A seulement 48 heures du début du Ramadan, les citoyens de la capitale guinéenne, comme d’habitude savent ce qui les attend : la famine, en dehors de la hausse des prix.
Même avec l’argent, il est difficile de se trouver à manger dans la circulation ou dans la rue comme cela est le cas les autres jours.
La plupart des points de ventes d’aliments restent fermés à Conakry tout au long du Ramadan.
Sur la question, les citoyens ont des avis partagés.
Pour Raphael Sandouno, cela est normal, car, le pays est en majorité musulman.
«C’est normal parce que le pays est majoritairement musulman. Et, le jeûne chez nos confrères (les musulmans), est obligatoire sauf à ceux qui ont des motifs valables pouvant les empêcher de jeûner. Donc pour eux, le fait de voir les aliments exposés sous leurs yeux est une tentation parce que ça suscite l’envi d’en manger ; et ils ont raison » a-t-il confié.
Sia Suzanne Kadouno, quant à elle, condamne cette manière de faire des vendeurs durant le Ramadan. Selon elle, il n’y a pas de raison pour le faire et car les gens qui ne jeûnent pas ne devraient pas sentir la même chose que ceux qui jeûnent.
« Ce que nos frères musulmans font pendant le Ramadan est illogique. Ne pas vendre alors qu’il y a des gens qui ont faim, les gens par exemple qui ne mangent que dans des cabarets ou autres est un péché. Moi je suis chrétienne mais pendant notre Carême, tout se vend et s’achète. Personne ne souffre. A chaque fois qu’il y a le Ramadan, nos enfants (élèves et étudiants) souffrent énormément. Il n’y a pas de déjeuner les matins et l’argent qu’on leur donne pour se faire du déjeuner à l’école, ils le ramènent à la maison » a-t-elle regretté.
Plus loin, Suzanne invite tous les vendeurs d’aliments à une prise de conscience.
« Il faudrait que nos frères musulmans pensent qu’on ne doit pas demander aux autres de marcher à quatre pattes parce que l’on est handicapé. Ils peuvent bien vendre sans que cela ne soit une entrave à leur jeûne. J’espère que cela tombera dans de bonnes oreilles pour le Ramadan de cette année » dit-elle
Saa Joseph Kadouno, correspondant à Conakry
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