Guinée : deux ministres du gouvernement ‘’Youla’’ cités devant le tribunal

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Pour expliquer à l’opinion publique la raison de la fermeture de l’usine de la société Cashew Holding, ses avocats ont animé une conférence de presse ce mercredi 23 mai 2018.

Le collectif composé de Me Modiba Camara, Me Dinah Sampil et Me Mohamed Traoré, accusent Colonnel Moussa Tiégboro Camara, Boubacar Barry l’ex ministre de l’industrie et des PME et d’autres personnes, pour abus d’autorité.

Sur les raisons de cette accusation, l’un des avocats explique :

« Je parle d’abus parce que, depuis le 12 avril 2018, les locaux de cette entreprise sont fermés à l’initiative personnelle du colonel Moussa Tiégboro Camara. Je dois préciser que la société  cashew holding international est spécialisée dans la commercialisation des noix de cajou. Donc,  nous avons constaté la fermeture de cette société qui est notre cliente sans aucune décision  de justice et nous avons effectué toutes sortes de démarches sans succès. Enfin de compte, nous avons décidé d’introduire une action en justice contre un certain nombre de personnes » explique Me Mohamed Traoré.

Me Modibo Camara a quant à lui, évoqué d’autres raisons de cet agissement outre que le licenciement abusif des travailleurs évoluant dans des conditions pénibles assimilables à l’exploitation de l’homme par l’homme, évoquées par le groupe de Tiégboro.

« Depuis quelques années, l’administrateur général de la société est pris en otage par un groupe d’officiers, notamment un officier se disant être le conseiller militaire du gouverneur de la ville de Conakry. En mars 2017, il a été kidnappé dans sa chambre d’hôtel. Avec la complicité de quelques agents de la police judiciaire, il a été conduit à la direction centrale de la police judiciaire. Pour obtenir sa liberté, il a fallu qu’il paie un montant de 7000 dollars. Et ce même officier, avec la complicité du Colonel Balla Samoura, directeur régional de la gendarmerie de Conakry, est venu imposer à l’administrateur général les services d’agents de sécurité ou de gardiennage en lui faisant croire qu’en République de Guinée, aucun investisseur ne peut réussir dans ses activités s’il n’a pas la sécurité, s’il n’a pas les militaires derrière. Ils se faisaient payer 72 millions de francs guinéens chaque fin de mois pour assurer la sécurité entre guillemets de l’usine. C’est lorsque la société a constaté vraiment que trop c’est trop, on lui fait payer 72 millions de francs pour rien, que le directeur administratif de la société a demandé d’arrêter ces paiements-là, parce que ça ne repose sur rien » a-t-il déclaré.

Puisque la Guinée est un pays où les autorités gouvernementales se battent pour attirer les investisseurs étrangers, on ne peut pas  du jour au lendemain se rendre dans les locaux d’une entreprise et la fermer sans procédure, estime Me Mohamed Traoré.

 

Nènè Aissatou Baldé

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