L’ex-président de la transition guinéenne, le général Sékouba Konaté, s’est défoulé dans une émission diffusée sur la radio Espace FM, ce lundi 25 juin, notamment sur de nombreuses questions liées à la vie socio-politique de la Guinée.
En ce qui est de la venue de Tibou Kamara dans le gouvernement du président Condé, il affirme : « Je crois que c’est son destin, cela ne me fait ni chaud ni froid. D’ailleurs, je l’ai même dit, que le président actuel qui gouverne la Guinée, même s’il veut, il n’a qu’à nommer mon fils comme quoi, si demain mon fils en me parlant, il va perdre son portefeuille, comme la Guinée les gens sont habitués au mensonge, à la démagogie à la délation, mon frère cela ne me fera ni froid ni chaud.
Quand j’entends les gens dire j’ai trouvé un pays et pas un Etat, je voudrais qu’il me donne la définition de l’Etat ou bien d’un pays…
« L’Etat, c’est une continuité. Je me rappelle très bien que quand vous avez interviewé le Premier Ministre Ahmed Tidiane Souaré, c’est des gens qui ont mis des jalons, tout était bien tracé, tout était là. Le gens n’ont fait qu’accomplir maintenant ce que le Général Lansana Conté a fait comme base. Mais comme il n’y a pas d’élections libres, transparentes, c’est pour cela le pays a été bloqué, le FMI, la communauté internationale… L’Etat, c’est une continuité ; lui il est là-bas aujourd’hui, mais en 2020 quand il va quitter, un autre va venir et lui il sera obligé de continuer. Quand j’entends les gens dire ‘’j’ai trouvé un pays et pas un Etat’’, je voudrais qu’il me donne la définition de l’Etat ou bien d’un pays.
C’est des règlements de comptes faits par certains militaires, qui ont non seulement divisé l’armée, mais qui sont assis là-bas, ils pensent qu’ils sont camouflés…
« Moi, je crois que les gens, ils ont préparé quelques chose, ils n’ont pas été discrets, les gens ont profité de l’occasion pour régler des comptes… Ils ont profité, surtout un faux général que j’ai supporté pour le mettre jusqu’à chef d’Etat-major, le directeur de cabinet Idi Amin, qui ont organisé le sabotage, en profitant de l’occasion pour mettre main sur ces jeunes-là. Je vous ai montré un jeune militaire, commandant, il faut voir comment il est blessé, pour faire un règlement de comptes, ça c’est très grave. Mais la Guinée a toujours été comme ça, quand vous prenez le temps de Sékou Touré, le temps du général Lansana Conté, le temps de Dadis. Eventuellement, j’ai été le seul qui n’a jamais, la plupart des gens qui ont été arrêtés, quand je suis venu, je l’ai ai tous libérés. Ce n’était pas du cinéma, seulement, les gens qui étaient là n’ont pas été discrets. Je dis que le militaire n’agit pas comme ça, un militaire, ce n’est pas comme ça que tu agis. Ce qui m’as peiné, c’est que tous ces gens qui participaient à l’avènement de la démocratie en Guinée, les gens ont profité pour faire des règlements de comptes ; je t’ai montré le cas du commandant Julien, de De Gaulle, de Aidor, de Nouhou Thiam, de Saliou, qui était commandant du camp Camayenne… Tous ces gens-là, c’est des règlements de comptes faits par certains militaires, qui ont non seulement divisé l’armée, mais qui sont assis là-bas… Ils pensent qu’ils sont camouflés, mais ils ne sont pas camouflés réellement, ils sont bien vus. Mais un jour viendra, ils répondront devant l’histoire… Je prends le peuple de Guinée à témoin, la CEDEAO, l’Union africaine, la communauté internationale… D’ailleurs, comme je dois faire bientôt mouvement aux Etats-Unis, je passerai au département d’Etat aussi, pour leur expliquer. Ce n’est pas normal, on doit dépasser cela maintenant, l’égoïsme, l’ingratitude, les règlements de comptes…
Rien n’est impossible dans la vie, parce que c’est la frustration qui amène les hommes à prendre des décisions…
Quand le journaliste lui demande s’il veut se présenter pour les futures élections présidentielles, Sékouba Konaté répond : « Je suis en train de réfléchir, au moment opportun, j’ai dirai effectivement mon point de vue, mais je vais réfléchir. Je suis un homme de parole, quand je donne ma parole, ce n’est pas comme ça que je vais donner ma parole, quand je la donne, ça trouve que j’ai bien mûri la situation et la prise de décision, c’est n’est pas facile. Rien n’est impossible dans la vie, parce que c’est la frustration qui amène les hommes à prendre des décisions. Pour rentrer en Guinée, c’est une préparation minutieuse, je me prépare, éventuellement je rentrerais, peut-être dans six mois ou dans huit mois…
Cela fait très longtemps que je ne communique pas avec Dadis…
Sur ses relations actuelles avec l’ex-capitaine Dadis Camara : « Cela fait très longtemps que je ne communique pas avec Dadis, éventuellement vous savez que je suis tombé malade, j’ai fait au moins un an et quelques, mais je crois que je vais essayer de renouer le contact avec lui, j’ai même un jeune qui était là, j’ai appris aujourd’hui qu’il est arrêté en Guinée là-bas. Saliou qui me donnait souvent les renseignements de Dadis, son numéro de téléphone, il profitait souvent quand il me rendait visite, il appelait Dadis et je parlais avec lui. Mais cela fait un peu longtemps.
C’est les hommes qui changent, mais le système ne change jamais, c’est pour cela, il faut se battre pour que les hommes qui ont servi vingt ans, trente ans, changent…
Parlant de l’affaire grenade : « Ce sont de petits problèmes, il faut me parler des problèmes vraiment efficaces, ce ne sont pas des problèmes qui sont importants. Toi, tu ne diras pas que tu ne connais pas la Guinée, il y a eu des gens qui commandent tout ça là, aujourd’hui. Quand il a été arrêté, ils ont fait sortir des armes, la Guinée a toujours marché comme ça, c’est-à-dire, c’est les hommes qui changent, mais le système ne change jamais, c’est pour cela, il faut se battre pour que les hommes qui ont servi, trente ans, vingt ans, il faut qu’ils changent. C’est-à-dire d’autres générations doivent venir, des vrais patriotes, qu’ils soient de l’intérieur ou de l’extérieur. Ils doivent se donner la main.
Une synthèse faite par Guinee7.com