Depuis quelques temps, cadavres et matériels médicaux se retrouvent dans la même salle, à cause dit-on des travaux de rénovation et d’extension de l’hôpital préfectoral. C’est d’ailleurs là où est installée la chambre froide dont l’installation aurait coûté 72 millions de francs guinéens.
C’est ce mercredi que l’ex président de la délégation spéciale a fait cette découverte lors de la levée du corps d’un cadre de la préfecture.
Amara Traoré, très remonté, trouve inadmissible que cet endroit soit transformé en magasin de stockage.
« Je suis déboussolé par ce que je vois, l’état dans lequel se trouve la chambre froide qu’un donateur a offert à toute les entités de Fria sans distinction. Nous savons ce que nous avons traversé pour que cette chambre froide soit installée. C’est inimaginable de la voir dans cet état, cela ne me laisse pas tranquille…On ne peut pas transformer une chambre froide en un magasin de stockage de sorte qu’il n’y ait même pas d’espace où passer ou même laver les corps. On pouvait comprendre techniquement si elle était en panne, la chambre froide fonctionne normalement. Comment on peut ne pas réserver du respect aux corps… » regrette Amara Traoré.
Du côté de l’hôpital préfectoral, une source nous a confié que la morgue, elle-même concernée par les travaux de rénovation, devrait être fermée. Elle est restée ouverte pour soulager les citoyens. « Les matériaux qui y sont stockés ne dérangent pas la chambre froide » a rassuré cette source.
Les citoyens interrogés dénoncent un manque de respect pour les personnes décédées.
« J’ai appris cette nouvelle, ça m’a vraiment choqué pour deux raisons : d’abord parce que nous devons respecter les morts parce que nous serons comme eux, ensuite à cause de la chambre froide qui est installée là-bas. La fois dernière quand elle est tombée en panne, la mairie a dit qu’elle a dépensé 12 millions pour la réparer, si elle tombe en panne encore, ça va pénaliser les gens. Ils doivent trouver un magasin où mettre leurs outils » indique Alpha Ousmane Bah.
Amara Traoré invite les responsables de l’hôpital à prendre les dispositions nécessaires pour libérer cet espace.
« Je voudrais réellement que cette chambre froide revienne aux citoyens de Fria parce qu’elle a été installée pour eux. Un corps n’a pas de couleur, n’a pas de race, ni de religion, ni de communauté » exhorte l’ex président de la délégation spéciale de la commune urbaine de Fria.
Informée, la Direction préfectorale de la santé promet de prendre les dispositions nécessaires pour trouver un autre endroit de stockage.
Djénabou Batco Diallo pour friaguinee.net