Les procureurs de la Cour pénale internationale (CPI) vont faire appel de l’acquittement de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, ont-ils écrit dans un document de la Cour consulté aujourd’hui par l’AFP.
« L’accusation (…) a déterminé son intention de faire appel de la décision » d’acquittement de Laurent Gbagbo, dont les juges ont ordonné la mise en liberté immédiate hier. Cette mise en liberté a toutefois été suspendue dans l’attente d’une audience qui a débuté aujourd’hui, à 10 heures (9 heures, heure française) à La Haye, au cours de laquelle les procureurs pourront faire part de leurs objections.
Dans leur requête, les procureurs affirment qu’il existe des « raisons exceptionnelles » de s’opposer à la libération inconditionnelle de M. Gbagbo, évoquant un « risque concret » que ce dernier disparaisse dans l’éventualité où le procès se poursuivrait. Ils ont cependant déclaré qu’ils accepteraient une remise en liberté dans un pays membre de la CPI – excepté la Côte d’Ivoire – « si le risque de fuite peut être atténué en imposant une série de conditions ».
Premier ancien chef d’État à avoir été remis à la CPI, Laurent Gbagbo était jugé pour des crimes commis pendant la crise post-électorale de 2010-2011, née de son refus de céder le pouvoir à son rival, l’actuel président ivoirien Alassane Ouattara. Les violences ont fait plus de 3000 morts en cinq mois. Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé étaient accusés de quatre chefs de crimes contre l’humanité: meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, pour lesquels ils ont toujours plaidé non coupable. Les juges de la CPI nt expliqué que « l’accusation ne s’est pas acquittée de la charge de la preuve conformément aux critères requis » par la justice internationale.