Paul Kaba Thieba, Premier ministre du Burkina Faso, depuis janvier 2016 a présenté le 18 janvier sa démission, ainsi que celle de son gouvernement, au président Roch Marc Christian Kaboré, qui l’a acceptée, a indiqué un communiqué de la présidence.
« Le Premier ministre Paul Kaba Thieba a présenté dans l’après-midi sa démission ainsi que celle de son gouvernement ». « Le président du Faso (l’)a acceptée » et a exprimé « toute sa reconnaissance au Premier ministre et à l’ensemble de ses ministres pour leur engagement au service de la nation », selon le communiqué.
Aucune explication n’a été donnée. Économiste inconnu du grand public, Paul Kaba Thieba était devenu en janvier 2016 le premier Premier ministre du président Kaboré nouvellement élu.
Son profil correspondait à la priorité aux questions économiques et sociales donnée par M. Kaboré lors de sa campagne électorale, dans ce pays sahélien pauvre de 18 millions d’habitants qui connaît un chômage massif, notamment parmi les jeunes qui représentent près des trois quarts de la population.
Menaces terroristes
Mais la question sécuritaire a rapidement pris de l’ampleur, avec la première attaque jihadiste à Ouagadougou (30 morts) une semaine après sa nomination.
Les attaques avaient commencé dans le nord du pays début 2015, puis se sont étendues en quatre ans à une large partie du territoire, devenant de plus en plus fréquentes et meurtrières. Les jihadistes ont perpétré aussi plusieurs prises d’otages. Les forces de sécurité burkinabè semblent impuissantes à enrayer ces violences.
Selon des sources proches de la présidence, cette démission fait suite à la volonté du président Kaboré de donner un nouveau souffle à l’action du gouvernement, confronté aussi à une fronde sociale, avec des mouvements d’humeur récurrents dans les différents services publics.
Le chef d’état-major limogé
Des acteurs de la société et des partis politiques de l’opposition demandaient depuis plusieurs mois la démission de plusieurs membres du gouvernement, particulièrement des ministres chargés de la Sécurité et de la Défense nationale.
Le chef d’état-major général des armées a été limogé la semaine dernière.
Dernier épisode en date des violences jihadistes, un cadre canadien d’une compagnie minière, enlevé mardi dans le nord-est du Burkina, a été retrouvé mort mercredi soir, vraisemblablement assassiné par ses ravisseurs pendant leur fuite.
Six autres ressortissants étrangers sont retenus en otages.