Pour subvenir Ă leurs besoins primaires, plusieurs jeunes de la citĂ© de lâalumine ont optĂ© pour la conduite de motos taxis, une source rapide de revenus.
Ces jeunes sont pour la plupart des diplĂŽmĂ©s du centre de formation professionnelle ou des Ă©lĂšves qui consacrent leurs heures de repos Ă cette activitĂ© qui, depuis quelques mois est devenu un vĂ©ritable casse-tĂȘte pour eux Ă cause de lâapparition dâun phĂ©nomĂšne nouveau dans la citĂ©.
Il sâagit du vol de motos. Un acte qui met en mal les conducteurs et les propriĂ©taires des engins qui, le plus souvent accusent leur employĂ© de nĂ©gligence ou de complicitĂ©.
Mohamed Camara, un conducteur qui a pour base le plateau, en a été victime il y a quelques jours.
ââ Ma femme est tombĂ©e malade aux environs de 20 heures, je lâai amenĂ©e a lâhĂŽpital prĂ©fectoral pour des soins. Jâai garĂ© la moto dans la cour de lâhĂŽpital parce que les gens faisaient des va-et-vient. A ma sortie de la salle de consultation, je nâai pas vu ma moto. Je lâai cherchĂ©e cette nuit, je suis allĂ© dĂ©poser une plainte Ă la police mais jusquâĂ prĂ©sent je ne lâai pas retrouvĂ©eââ narre-t-il.
La réaction du propriétaire, poursuit-il, a été catégorique.
ââ MalgrĂ© que jâai expliquĂ© Ă mon patron tout ce qui sâest passĂ©, il nâa pas eu pitiĂ© de moi. Il mâa dit de rembourser sa moto. Il a fait ses calculs et m’a dit de payer quatre millions parce que câest une moto qui nâa pas fait six mois. Aujourdâhui, je fais face Ă cette situation, je ne sais plus Ă quel sain me vouer. Je suis Ă la recherche dâune autre moto mais lorsquâils apprennent que la moto que jâavais a Ă©tĂ© volĂ©e, ils refusent de me remettre une moto parce quâils pensent que je suis en complicitĂ© avec ceux qui ont volĂ© ou que je suis irresponsableââ renchĂ©rit-il.
Deux autres victimes rencontrées nous ont relatés que leurs motos ont été volées respectivement devant le maquis « Kolobou » et dans une cour située au quartier Aviation.
Nombreux de ces cas restent sans suite, ce qui provoque lâirritation chez les jeunes conducteurs qui menacent de se faire justice.
ââ Quand on vole nos motos, pour la plupart du temps, on ne les retrouve pas. La fois derniĂšre on a appris que la police a pris certains voleurs de motos mais il n y a pas de communication lĂ -dessus, on ne sait pas ce quâils ont fait de ces gens. Câest pourquoi nous aussi on a dĂ©cidĂ© de dicter notre loi sur toute personne que nous prendrons en flagrant dĂ©lit de vol de moto parce que trop câest trop. Quand on vole nos motos, câest nous qui perdons, ce sont nos familles qui souffrent, donc maintenant nous sommes dĂ©terminĂ©s Ă nous dĂ©fendre nous-mĂȘmesââ avertit un jeune conducteur qui a requis lâanonymat.
Au dĂ©but du mois de fĂ©vrier, les agents du commissariat central ont interpellĂ© au secteur Banankoro, un groupe de jeunes prĂ©sumĂ©s voleurs de moto, venus de Conakry. Ils auraient emportĂ© une moto quâils avaient dĂ©placĂ©e du centre-ville pour se rendre Ă Fatala, un district situĂ© Ă une trentaine de kilomĂštres.
Le Commissaire divisionnaire nouvellement installĂ© dans ses fonctions, promet de faire de son mieux pour traquer ces bandits. Pour y arriver, il invite les citoyens Ă la collaboration, Ă la vigilance, Ă faire confiance Ă son service et dâĂ©viter de se rendre justice.
Oumou Hawa Kanté pour friaguinee.net