En Guinée comme dans de nombreux pays africains, le nombre d’intoxications causées par les médicaments augmentent. Celles-ci peuvent entraîner plusieurs affections mortelles notamment des insuffisantes rénales et hépatiques ainsi que des crises cardiaques.
Récemment le ministre guinéen de la santé a annoncé l’interdiction de toute vente de produits pharmaceutiques par les non-professionnels sur toute l’étendue du territoire national. Une décision salutaire si elle est appliquée à la lettre, mais les populations de Fria en seront très affectées à cause du manque de pharmacie agréée dans la préfecture.
Dans la ville de Fria, des dizaines de boutiques de vente de produits pharmaceutiques existent dans le marché et dans les quartiers. Ces médicaments sont vendus par des personnes non-professionnelles, parfois même analphabètes, qui n’ont aucune connaissance sur les méfaits de la prise de tel ou tel produit.
Cependant, les médicaments vendus dans des conditions précaires, à ciel ouvert par des marchands ambulants, sur des étales, dans des seaux transparents et des bassines, sont achetés en grande quantité par les citoyens qui se plaignent de manque de moyens financiers. Même si les boutiques de vente, appelées pharmacies, ne sont pas agréées, les produits y coûtent plus chers.
« Acheter des médicaments à la pharmacie (boutique) est très difficile pour nous parce que quand on envoie l’ordonnance a la pharmacie, les médicaments coûtent chers, alors qu’au marché noir, ça coûte moins. Dans ces pharmacies, on peut te dire qu’un médicament coûte 80.000 FG et au marché noir tu peux lavoir à 25.000 FG. Donc par manque de moyens on est obligé d’acheter ces médicaments là-bas. Nos maris ne sont pas bien payés. C’est par manque de moyens que nous faisons cela sinon chacun veut une meilleure vie. Ce sont les médicaments vendus à la pharmacie qui sont bien protégés et efficaces » explique Makhissa Camara.
Approchée par votre quotidien électronique, la Direction préfectorale de la santé confirme notre constat et confie que la seule pharmacie agréée est fermée et qu’à ce jour, il n’existe aucune pharmacie agréée dans la cité. Concernant les dispositions sur la vente illicite des médicaments, elle affirme qu’aucune n’est prise pour le moment.
En effet, la pharmacie Adama Cissé, la seule qui était tenue par un professionnel, appartenait au député uninominal de la préfecture, Dr Sidiki Cissé. Mais depuis son élection, la pharmacie est fermée puisqu’il a élu domicile à Conakry.
Les populations de Fria se contentent donc des boutiques de vente de médicaments et des services des vendeuses ambulantes, s’exposant ainsi à tous les dangers qui peuvent être lies à la mauvaise consommation de ces produits.
Aminata Sanoh pour friaguinee.net
