FRIA- L’initiative présidentielle de reboisement de 1700 hectares dans tout le pays, lancée le 13 juillet dernier par le chef de l’Etat dans la préfecture de Dubréka connait déjà des soubresauts dans la préfecture de Fria.
Le nombre d’hectares à reboiser initialement prévus a été réduit et octroyé à des ONG choisies par le ministère de l’environnement en lieu et place des ONG locales.
En effet, il était prévu que 50 hectares soient reboisés sur toute l’étendue de la préfecture dont 20 pour la commune urbaine. Les travaux devraient être exécutés par les ONG de jeunes et de femmes de la localité, porteuses de projets en ce sens.
C’est le Directeur préfectoral de la jeunesse en personne qui a fait passer l’information il y a quelques semaines avant qu’une mission conjointe du ministère de la jeunesse et de l’environnement ne soit reçue par les autorités locales et certaines associations dans le but de les informer officiellement
« Nous avons d’abord été informé par le Directeur Préfectoral de la jeunesse qu’il y a une initiative présidentielle qui concerne le reboisement. Ensuite une mission du ministère de l’environnement et de la jeunesse nous a invités à une réunion technique en présence de Madame le préfet, du secrétaire général chargé des affaires administratives et des directeurs préfectoraux de l’Environnement avec celui de la jeunesse pour donner des informations sur l’appel d’offre qui concerne les ONG de jeunesses qui pouvaient monter des projets et faire une proposition technique par rapport au reboisement » indique le responsable d’un consortium postulant.
Depuis l’annonce de cette nouvelle perçue comme un moyen pour occuper les jeunes qui sombrent dans le chômage, les montages de projets et les dépôts de dossiers se font presque tous les jours au niveau des deux directions indiquées. Mais le rêve de ces jeunes vient d’être brisé par une sainte pagaille venant du sommet.
« A notre grande surprise, on nous apprend que le Directeur préfectoral de l’Environnement des Eaux et Forêts a reçu le nom d’un certain nombre de ONG qui devraient mettre en œuvre cette initiative présidentielle de reboisement à Fria, et seulement 22 hectares seront attribués à 5 ONG au lieu de 50 hectares initialement prévus, pendant que nous, nous avons soumissionné et travaillé dur pour monter nos projets et on nous dit que ce n’est plus le cas qu’il a reçu un appel de sa Direction régionale » explique Alhassane Aissatou Sylla.
Face à cette situation qualifiée de manigance, les responsables des ONG locales, ne comptent pas se laisser marcher dessus. Ils ont entamé des démarches auprès des autorités locales et menacent de sévir si le tir n’est pas rectifié.
« Nous sommes contre cette démarche, nous ne demandons pas un traitement de faveur mais le respect au moins de la procédure. Nous avons saisi l’autorité préfectorale en la personne du secrétaire général chargé des affaires administratives qui est prêt à nous recevoir pour échanger parce que lui-même n’est pas informé donc c’est une façon de nous frustrer puisque ça, ce n’est pas respecter l’idée du projet, c’est une façon déjà de saboter l’initiative du président de la République et de se moquer de nous jeunes de Fria. Nous ne sommes pas d’accord et aucun plant ne sera mis sous-sol à Fria parce que la démarche est biaisée, on sent de la corruption, on sent de la manigance dedans » a signifié le jeune très déçu et remonté.
Certainement par peur de représailles, aucun des Directeurs concernés n’a voulu nous donner des explications claires. Mais de sources bien informées, les 22 hectares retenus sont octroyés à cinq ONG dont une seule aurait à reboiser 10 hectares, tandis que les 4 autres auront chacune 3 hectares. Et tout cela selon notre source, sans que les Directeurs préfectoraux de l’environnement et de la jeunesse encore moins le Sécrétaire général chargé des affaires administratives ne soient informés.
A en croire notre source, tout serait tripatouillé à partir du département en charge de l’environnement.
Est-ce un mépris pour la jeunesse de Fria ? La question se pose quand on se souvient encore du rétropédalage qu’avait eu lieu dans le cadre de la célébration des journées nationale et africaine de la jeunesse. Pour des raisons jusque là inconnues, la célébration de ces journées a été délocalisé pour Conakry.
Djénabou Batco Diallo pour friaguinee.net
