FRIA- La communauté guinéenne s’apprête à célébrer Aid El Kébir à la fin de cette semaine. Tous les responsables de famille sont préoccupés par l’achat de moutons à immoler en guise de sacrifice d’Abraham.
Seulement à quelques jours de cette importante fête musulmane, les clients ne se bousculent pas au niveau des points de vente de la commune urbaine.
A quelques mètres du centre de santé Sangaraya, les vendeurs de moutons se plaignent de la rareté des clients et énumèrent plusieurs causes de la flambée des prix.
« Je peux dire que ça ne marche pas parce qu’on peut faire des heures sans voir un client, la plupart de ceux qui viennent demandent les prix et disparaissent. Rares sont ceux qui achètent à cause de la conjoncture ; quand ils viennent, ils disent que nos prix sont trop élevés alors que nous aussi ce n’est pas de notre faute. Nous allons dans des localités très éloignées, on paie cher le transport à cause du mauvais état des routes, dans ces villages aussi, à l’approche de la fête, ils augmentent les prix. Sur le chemin de retour, les gardes forestières aussi nous arnaquent en nous demandant des factures que nous n’avons pas, nous sommes obligés de leur donner de l’argent pour passer. Arrivés ici, on est obligé de vendre un peu cher pour pouvoir récupérer notre argent et faire des bénéfices. Les prix varient entre 800.000 et 2.000.000 Fg en fonction du poids et de la taille de l’animal » précise Seydou Camara.
Venue se procurer d’un mouton pour la circonstance, Hadja Aissatou Diallo après avoir discuté du prix du mouton pendant près de dix minutes, a sorti un montant d’un million huit cent mille francs de son porte-monnaie en rouspétant.
« Je paie parce que je me sens obligée de le faire pour respecter une recommandation divine, mais j’avoue que c’est trop cher. Difficilement j’ai eu ce mouton moyen, à 1.800.000 Fg ; le vendeur insistait sur 2.000.000 Fg. Si moi, aujourd’hui, Dieu m’a donné les moyens de le faire, d’autres par contre n’en ont pas. Donc, de la manière dont l’Etat subventionne le pèlerinage, c’est de cette manière qu’il doit penser à subventionner les prix des moutons pour permettre à plusieurs personnes de faire ce sacrifice. Aujourd’hui, je vois beaucoup de pères et mères de familles qui sont tristes parce qu’ils ne peuvent pas immoler un animal le jour de la fête ; c’est vraiment pitoyable » déclare-t-elle.
Certains musulmans, pour atténuer leur souffrance face au prix des moutons, ont trouvé une autre stratégie. Au nombre de sept, ils s’assemblent, cotisent et achètent un bœuf dont ils se partagent la chaire de jour de la fête.
Ceux qui n’ont pas les moyens de se trouver un animal, vont se contenter de prier et manger puisque selon les religieux, cette pratique est une Sunnat. Elle n’est donc pas obligatoire pour celui qui n’en a pas la possibilité.
Djénabou Batco Diallo pour friaguinee.net
