En dépit des annonces faites il y a quelques mois par le ministère de la sécurité sur le montant à débourser et le temps qu’il faut attendre pour obtenir une carte d’identité nationale à Conakry et à l’intérieur du pays, les citoyens qui sont dans le besoin, sont toujours confrontés à d’énormes difficultés.
A Fria, c’est le commissariat central qui est chargé de délivrer cet important document. Mais pour l’avoir, il faut payer plus de 15.000 Fg et attendre au-delà des deux semaines comme cela avait été annoncé par le ministère de la sécurité.
« Cela fait un mois que je cours derrière ma carte d’identité nationale au commissariat centrale de Fria. J’ai payé 25.000 Fg au lieu de 15.000 Fg parce qu’ils m’ont fait comprendre que les cartes sont confectionnées à Boké et qu’ils devraient payer le transport de celui qui doit aller les déposer. Seulement malgré cela, je n’ai jusqu’à présent pas reçu ma carte. La dernière fois, j’ai voyagé sans carte et cela m’a coûté cher » se plaint un citoyen qui a requis l’anonymat.
Au commissariat central, ces accusations ne sont pas réfutées mais le chargé de l’identification judiciaire tente de justifier tant bien que mal ce fait.
« Le prix est toujours resté inchangé mais les citoyens doivent savoir que nous qui sommes à l’intérieur sommes confrontés à beaucoup de difficultés par rapport à l’évacuation des dossiers à Boké. Il y a le problème de transport et hébergement qui se posent pour celui qui y va pour s’en occuper. L’Etat a fixé un prix officiel de 15.000 fg mais les clients compréhensifs et nécessiteux quand ils viennent, on leur expose le problème, eux mêmes examinent et voient ce qu’ils peuvent faire pour qu’ils aient la carte d’identité. Nous n’exigeons à personne de payer plus que 15.000 fg mais on leur dit quand on aura atteint un lot important c’est en ce moment qu’on ira à Boké et on ne sait pas quand on va atteindre le nombre et cela peut prendre des semaines et voir même un mois d’attente » a expliqué Capitaine Haba Ko Kolié avant de pointer la rupture de matériels au niveau de Boké.
« …Nous sommes confrontés souvent à la rupture de matériel et il y a plus de deux mois que Boké n’a pas de matériels et c’est là-bas qu’on confectionne les cartes, ce qui fait qu’on accuse beaucoup de retard dans la livraison des cartes d’identité à Fria et même à Conakry il sont parfois en souffrance » ajoute-t-il.
Pour soulager les nécessiteux, le capitaine lance un appel à l’endroit de sa hiérarchie et invite les citoyens à la patience.
« Je lance un appel à nos supérieurs d’essayer de voir la peine des citoyens parce que nous qui sommes là nous n’avons aucun matériel, les papiers d’enregistrement c’est nous même qui le faisons. Je leur demande de décentraliser en dotant chaque préfecture de sa propre machine pour la confection des cartes d’identité pour régler ce problème de cartes ; Que les citoyens comprennent que Conakry est différent de l’intérieur, s’il y a ravitaillement de matériels, Conakry est en priorité et nous qui sommes à l’intérieur il y a un problème de déplacement et d’hébergement ; en plus c’est une société privée qui a le contrat à Boké et nous dépendons de cette société » exhorte le chargé de l’identification judiciaire.
Les citoyens de Fria dont les cartes nationales d’identité ont expiré ou sont perdues doivent encore attendre de voir la fin de leur calvaire ; ils sont contraints de payer 5.000 FG pour traverser les barrages érigés le long des routes par des hommes en uniforme.
Djénabou Batco Diallo pour friaguinee.net
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