La date du 28 semptembre, une date de certains grands événements parfois jouissif mais aussi et surtout déplorables en République Guinée.
C’est pour commémorer cette inoubliable date à laquelle en 1958, les rivières du Sud disaient »NON » à la puissance coloniale française que des jeunes acteurs de la société civile guinéenne ont décidé d’une célébration participative sous le thème »Une journée nationale de la dignité ».
Une marche citoyenne a donc commencé aux environs de 13h ce samedi 28 semptembre au pied du carrefour Syli de la Belle-Vue avec pour intention de rallier le grand stade de Conakry qui porte le nom cette date.
Après avoir effectué deux tours du carrefour marquant leur départ, les jeunes marcheurs habillés de couleurs nationales ont mis le cap sur le stade. Entonnant des chants des premières ères d’indépendance accompagnés de l’hymne national du pays »LIBERTÉ », ces marcheurs ont été stoppés par des policiers du commissariat central de Dixinn au niveau de la mosquée « Carreaux » située à quelques mètres du carrefour Oasis.
Après une trentaine de minutes de négociation des civils, les agents sont restés sur leur position, celle de les obliger à rebrousser chemin. Pour se faire mieux entendre les représentants de la loi ont sévi et comme dans leurs habitudes, par des coups de gaz lacrymogènes.
Sauve qui peut, ces marcheurs indignés étaient obligés de débrayer en traversant les concessions de Dixinn.
<<La fête a commencé très belle mais malheureusement nous avons été empêchés par la police de Dixinn qui nous a demandé de replier, elle nous a même lancé des gaz lacrymogènes, mais aujourd’hui nous, nous sommes un peuple non violent, on veut terminer la marche dans cette logique mais vu qu’ils sont entrain de nous violenter on cherche à apaiser les tensions et de leur obéir. Nous avons cherché à parler aux autorités policières mais elles n’ont pas voulu comprendre, malgré tout ce qu’on a fait elles ont décidé d’user de la violence mais finalement nous abdiquons sans créer de la pagaille. On avait eu l’accord du responsable du stade et comptions rallier les lieux pour nous rappeler des moments de luttes qui ont conduit notre pays à l’indépendance>> a laissé entendre Bailo, acteur de la société civile avant d’ajouter <<Nous avions déposer une lettre d’information pour cette marche aux autorités communales de Dixinn qui n’ont pas daigné nous envoyer une lettre réponse, et en droit il est dit »qui ne dit rien, consent>>.
Sur les quelques t-shirts arborés par les marcheurs on peut lire »61 fois NON, une indépendance assumée ». Un slogan qui devait à l’entendement de ces acteurs de la société civile, renvoyer un signal fort d’un peuple qui ne regrette rien de sa décision du référendum Gaulliste.
<<Mais ils nous ont dit que le Maire les a intimé de nous arrêter et de nous disperser. C’est tout simplement regrettable qu’on ne puisse pas réitérer ce NON qui a autant d’importance pour cette nation>> s’indigne Oumar Sylla, aloas Foniké Menguè.
Dans la course poursuite qui a commencé après les coups de gaz lacrymogènes, plusieurs personnes ont été interpellées notamment des journalistes (Espace et guince matin.com) et des acteurs de la société civile.
Cette célébration devait se terminer par des discours et la coupure d’un gâteau à l’hommage des martyrs mais quelqu’un a dit: »combien d’entre nous n’ont pas de limite, et combien ne veulent pas grand ? ».
Cette question suscite cette célébration citoyenne! Blesse t-elle les décideurs dans leur égo ? L’avenir nous le dira.
Fodé Gouly Camara, envoyé spécial de friaguinee.net