Son mari, un universitaire franco-guinéen âgé de 31 ans, a été battu à mort à Rouen le 19 juillet dernier, après avoir été insulté de « sale noir ».
« Je suis en colère et n’ai qu’une idée en tête: me battre pour que justice soit rendue ». Près de cinq mois après l’agression mortelle de Mamoudou Barry, un étudiant franco-guinéen de 31 ans à Rouen, son épouse dénonce dans les colonnes du Parisien un dossier judiciaire « au point mort » et regrette que le tueur présumé n’ait « même pas été mis en examen ».
« Nous n’avons aucune nouvelle du magistrat »
Le 19 juillet dernier, Mamoudou et Fatima Barry, parents d’une petite fille de 2 ans, rentraient en voiture à leur domicile lorsqu’ils ont été pris à partie par un homme devant un arrêt de bus. Après avoir été traité de « sale noir », l’universitaire, qui venait de soutenir sa thèse de droit public, est descendu de son véhicule pour avoir des explications. L’auteur des insultes lui a alors asséné plusieurs coups qui ont causé sa mort le lendemain.
Si le motif raciste de cette agression a été reconnu, le suspect, connu pour avoir des antécédents psychiatriques, a été interné.
« La juge n’est toujours pas allée rendre visite au suspect à l’hôpital. Il n’a jamais été entendu (…). A ce jour, nous n’avons aucune nouvelle du magistrat », déplore l’épouse du défunt qui décrit un « immense vide » depuis sa disparition.
Fatima Barry exprime sa volonté de « faire bouger les choses pour comprendre les raisons de cet acte odieux ». « Je ne comprends pas, ni n’admets, que l’on puisse me dire que le meurtrier présumé de mon mari est un malade mental », déclare la jeune femme qui soutient la thèse raciste.
BFMTV