Principal combustible utilisé pour la cuisine, la hausse du prix du charbon de bois affecte les habitants de la cité de l’alumine.
Le sac qui se négociait à 8.000 gnf en 2013, 10.000 gnf en 2015, 15.000 gnf en 2018, 20.000 en 2019 se négocie aujourd’hui à 30.000 gnf chez le grossiste.
Une hausse que les consommateurs ne comprennent pas en cette période de saison sèche.
«Je suis très touchée aujourd’hui, je ne sais quoi faire si les produits importés sont très chers au marché et ce qu’on fabrique avec nos propres moyens ici devient plus cher que ce qu’on a importé. Avant on achetait le sac de charbon à 10.000 francs voir même en dessous de ça mais aujourd’hui ce n’est pas le cas. Moi j’achète un sac de charbon à 30000 francs chez le grossiste. Comment est-ce que je peux vendre ça et avoir un peu de bénéfice si je ne diminue pas la quantité du tas. Pourtant il est plus facile d’avoir du charbon en saison sèche, mais si on commence à acheter à 30.000 francs en ce moment, quel sera le prix pendant la saison pluvieuse » s’inquiète Mamaissata Sylla, vendeuse de charbon.
Depuis quelques années, ce combustible qui jadis était moins cher à Fria, a commencé à connaitre une flambée que les producteurs justifient par plusieurs raisons.
« Le prix du charbon a augmenté parce que dans la brousse les agents des eaux et forêts nous font payer des amendes parce qu’ils disent que la coupe du bois est interdite, les routes sont dégradées, le transport des camions que nous déplaçons coute cher. Nous payons d’autres personnes pour nous aider à obtenir beaucoup de charbon. C’est à cause de toutes ces dépenses que le prix a augmenté » explique Fodé Camara.
Cette augmentation se répercute considérablement sur le consommateur qui est le dernier élément de la chaine. Les principales concernées qui sont les femmes, déplorent cette hausse et invitent l’Etat à trouver d’autres voies et moyens.
« Aujourd’hui nous les femmes nous avons trop de problèmes, sur le marché tout est cher. Quant au charbon de bois, 2000 gnf ou 3000 gnf ne peuvent pas faire la cuisine sauf 5000 gnf ou 7000 gnf. Donc c’est un véritable problème sur nous, je dis bien sur nous les femmes » regrette Aissatou Bah, cuisinière.
« Nous demandons solennellement aux autorités locales de prendre les dispositions nécessaires pour réduire les souffrances de leurs populations parce que c’est à Fria que les vendeurs fixent les prix comme ils le veulent sans le consentement des autorités » lance Assiatou Diallo.
Malgré cette hausse importante du prix, le charbon de bois reste, pour l’instant, favori dans les ménages à cause du manque de foyer amélioré.
Le gouvernement devrait s’employer à trouver des solutions de rechange au charbon de bois qui a un impact négatif sur l’environnement.
Laouratou Soumah pour friaguinee.net