Le FNDC est vivement préoccupé par des menaces de censure d’Internet et des pratiques illégales de la Direction Centrale de la Police Judiciaire qui affirme avoir mis sur écoute téléphonique plusieurs citoyens.
Le 05 mars 2020, le Directeur central de la Police Judiciaire, le Commissaire Aboubacar Fabou Camara, a déclaré avoir mis sur écoute des opposants au projet de 3ème mandat en Guinée. Cette surveillance de masse est une grave violation du secret de la correspondance et de la vie privée des citoyens.
Selon nos informations, la plupart des opérateurs de téléphonie ont refusé d’obéir aux injonctions de la police à l’exception d’un seul qui s’est rendu complice.
Des avocats appartenant au Collectif des avocats du FNDC ont déposé une plainte contre Monsieur Aboubacar Fabou Camara aux noms d’Ibrahima Diallo et Sékou Koundouno pour violences volontaires, violation de domicile, destruction de biens privés, atteinte à la vie privée et aux libertés individuelles.
Le FNDC met en garde tout opérateur de téléphonie qui s’associerait à une telle pratique en violation des procédures légales en la matière.
Prenant la mesure de la situation, le FNDC est décidé à poursuivre toute société de téléphonie qui aurait failli à ses obligations de protéger les données personnelles de ses clients.
En outre, le FNDC dénonce les manœuvres en cours de la part du pouvoir qui, avec la complicité de certaines sociétés de télécommunication, cherche à couper le réseau Internet pour appuyer le coup d’État constitutionnel.
Il est important de rappeler que couper Internet est considéré par les Nations Unies comme une atteinte aux droits de l’Homme. Une violation flagrante de la liberté d’expression consacrée par la Déclaration Universelle des droits de l’Homme ainsi que d’autres conventions internationales ratifiées par la Guinée.
Les motifs fallacieux invoqués pour tenter de justifier la censure d’Internet à la veille de la plus grande mascarade électorale de l’histoire de notre pays constituent une volonté manifeste du régime de M. Alpha Condé de couper la Guinée du reste du monde pour pouvoir contenir la circulation de l’information, réprimer sa population et opérer son coup d’Etat dans la discrétion.
Depuis le début du combat du FNDC contre le projet de troisième mandat, les autorités guinéennes n’ont pas lésiné sur les moyens de réprimer les manifestations et de restreindre toute autre forme de la liberté d’expression.
Aucune de ces pratiques dictatoriales n’affaiblira la détermination du peuple à enterrer le projet de présidence à vie d’un vieillard totalement déconnecté des réalités contemporaines.
Ensemble unis et solidaires, nous vaincrons!
Conakry, le 18 mars 2020