En réaction à l’arrestation et au transfert de leurs collègues à Boké, les commerçants de la cité de l’alumine ont décidé d’exprimer leur mécontentement en maintenant leurs boutiques et magasins fermés.
Cette décision de paralyser le commerce dans la ville de Fria, fait suite à l’arrestation de neuf personnes dans la nuit du samedi au dimanche 22 mars 2020, lors de violentes altercations entre jeunes pro et anti élections, qui ont causé des blessures par balle à quatre jeunes.
Interrogé à cet effet par un reporter de votre quotidien électronique, le trésorier de la chambre préfectorale du commerce, trouvé en pleine réunion de crise est revenu sur les motivations de leur décision. Selon Mamadou Aliou Bailo Bah, avant les élections, les commerçants ont demandé aux autorités d’assurer la sécurité du marché, ce qui fut matérialisé par la mise à disposition d’agents de sécurité qui, à leur tour, ont exhorté les commerçants à constituer une équipe de garde. Malheureusement, certains membres de cette équipe de garde seront arrêtés par des policiers et des jeunes manifestants.
« A 18 heures, trois agents ont été mis à notre disposition dont deux policiers et un gendarme. La nuit du samedi les dix responsables étaient repartis dans les dix secteurs du marché. A minuit, autour du thé, on a entendu des cris des jeunes qui jetaient des cailloux, nous avons essayé de les sensibiliser mais hélas, on a fait recours aux services de sécurité qui les ont dispersé et à notre tour nous avons pris les tables pour barrer les entrées du marché. Quelques instants plus tard un autre groupe de jeunes venant d’un autre secteur du marché nous demandaient d’enlever les barricades pour s’introduire dans le marché, on leur a répondu négativement et parmi eux un nous a accusé d’avoir payé des jeunes pour faire de la pagaille en ville. Je lui ai répondu que nous sommes ici pour sécuriser nos biens, on s’est mis à discuter et trois jeunes parmi eux, ont forcé pour enlever la barricade et sont allés prendre deux commerçants assis devant leur boutique. Je leur ai dit de les laisser, ils ont refusé et les ont trimballés jusqu’au niveau de la route, ils ont décidé de les embarquer et je leur ai dit si vous tenez à les embarquer vous allez m’embarquer moi aussi. Les policiers m’ont demandé de les laisser les déposer à la police, j’ai dit que j’irai avec eux et nous nous sommes tous rendus au commissariat et nous y avons passé la nuit. Le matin le commissaire a demandé de me voir et m’a dit pourquoi ils m’ont enfermé je lui ai dit que se sont ses agents qui en ont décidé ainsi, M’ayant reconnu dans le bureau du préfet comme un responsable, il a demandé à me libérer et de venir après les élections que les deux autres commerçants seront à leur tour libérer » relate le trésorier.
Après le vote, plusieurs démarches ont été menées pour obtenir la libération des commerçants détenus.
« Le lundi au lendemain des élections nous nous sommes rendus chez le préfet pour la remercier de nous avoir aidé à sécuriser le marché, nous sommes aussi rendu à la gendarmerie qui nous a rassuré qu’ils seront libérés. Car ils reconnaissent que ce sont des commerçants et non des bandits. Le mardi nous nous sommes rendus au commissariat pour la libération de nos collègues et le commissaire à son tour me demande d’aller sensibiliser les commerçants parce qu’il aurait entendu que les commerçants veulent venir s’attaquer au commissariat et libérer leurs collègues. Je me suis retourné au marché et rien de ce que je viens d’entendre de la bouche du commissaire n’a été confirmé, j’ai encore été le voir pour lui dire que les commerçants n’ont jamais pensé à de tels actes, il m’a aussi rassurer qu’ils seront libéré » explique Mamadou Aliou Bailo.
Les démarches sont restées vaines, les commerçants sont déférés à Boké.
« A ma grande surprise j’apprends qu’ils seront déférés à Boké, nous sommes allés voir le secrétaire général chargé des collectivités décentralisées pour lui expliquer la situation, à son tour il nous répond pourquoi le commerce n’a pas ouvert, nous lui avons dit que nous sommes en train de calmer les parents des détenus, du coup on nous appelle pour nous informer que nos collègues ont été déférés à Boké. Maintenant que nos collègues sont déférés, nous avons rencontré les parents des détenus, les sages les autorités communales, les responsables du marché pour ouvrir le marché mais nous demandons à notre tour aux autorités de faire tout pour libérer nos collègues car nous voulons la paix ici à Fria » exhorte-t-il.
Des négociations sont en cours pour obtenir la libération des détenus et la réouverture des boutiques et magasins.
Une source basée au commissariat central nous a confié que les commerçants détenus sont accusés d’avoir usé d’armes à feu ayant entraîné des blessures.
Alimou Gaoual Bah pour friaguinee.net
La guinnee conakry est toujour à la conte de dieux merci