Face à la propagation du Covid-19, le gouvernement guinéen a, à travers un communiqué conjoint des ministres de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et technique, décidé de fermer les établissements scolaires.
Quelques semaines après la fermeture des écoles, les enseignants des écoles privées tirent le diable par la queue.
Payés par heure de cours ou en fonction des tarifs payés par les parents d’élèves, ces enseignants n’ont pas perçu de salaire à la fin du mois de mars. Une situation qu’ils fustigent et interpellent les fondateurs d’écoles privées.
« Je suis enseignant dans une école primaire privée de la place. Jusqu’à ce jour, je n’ai pas perçu de salaire, le fondateur dit qu’il n’a pas eu de l’argent parce que les parents n’ont pas payé. C’est très difficile parce que j’ai une famille qui compte sur moi » dénonce un instituteur.
Même son de cloche chez les professeurs. A la différence des premiers, certains enseignants du secondaire ont perçu quelques miettes.
» Nous vivons dans une situation très déplorable en ce moment. Les fondateurs d’écoles privées ont tenu une réunion et ont décidé de ne payer que les 18 jours de cours dispensés, ils n’ont pas daigné compléter le mois en cette période de crise. Ce n’est pas de notre gré que nous sommes à la maison sans enseigner les élèves, ils ne devaient pas nous traiter ainsi » déplore un Professeur sous le sceau de l’anonymat.
Très affligé par cette situation difficile que traversent ses collègues et lui, le vice-président du bureau des enseignants des écoles privées, invite les fondateurs à s’acquitter du payement des salaires du mois de mars.
<< Je déplore la crise actuelle causée par la pandémie covid19 qui a mis aux arrêts les activités dans tous les secteurs. Le cas spécifique des écoles privées est tout autre, c’est pourquoi de Fria j’invite les fondateurs des écoles privées à bien vouloir penser à leurs enseignants en payant l’intégralité du mois de mars et protéger le mois d’avril. Nous souffrons beaucoup pendant cette crise et notre seul espoir, ce sont les fondateurs. Également, je demande aussi aux parents d’élèves de comprendre la crise qui prévaut et d’aider les enseignants en payant la scolarité pour nous sortir de cette précarité » plaide Antoine Tamba Tinkiano.
Dans le plan de riposte dévoilé lundi par le Premier Ministre Ibrahima Kassory Fofana, aucune stratégie de soutien aux écoles privées n’a été mentionné. Au moment où la gratuité de l’électricité, de l’eau et des transports publics fait jaser, les enseignants eux, n’ont rien à se mettre sous la dent.
Abdoulaye Barry pour friaguinee.net