C’est un fait inédit qui vient de se produire dans la cité de l’alumine ce lundi 20 avril 2020.
Un jeune homme d’environ 30 ans, qui croupissait en prison depuis presque six mois a rendu l’âme sur la véranda du domicile familial sis au quartier Katourou 1 ecole, secteur Paka, quelques minutes après avoir été déposé par des gardes pénitentiaires.
Aux dires de la grand-mère du jeune Aboubacar Camara alias Papus, ce sont quatre hommes en uniforme qui l’ont déposé mourant aux environs de 12 heures.
« Ils sont venus sur une moto, mon petit fils était au milieu, il était très faible. Ces hommes habillés en tenue militaire ont demandé qui sont les parents du garçon, je me suis présentée à eux, ils l’ont déposé sur la véranda sans dire un mot, ils sont montés sur leur moto et sont partis. Je suis allé vers mon petit fils, j’ai constaté qu’il était à l’agonie, quelques minutes après, je l’ai vu trembler, sa respiration est devenue lente et d’un seul coup il a cessé de respirer » a expliqué M’Balia Soumah.
Ignorant les circonstances de son arrestation et les causes de son décès, les voisins ont aussitôt alerté les autorités locales, la police, la gendarmerie et la Direction préfectorale de la santé. Il a fallu patienter pendant 2 heures pour voir le Maire de la Commune urbaine arriver sur les lieux.
Les services de sécurité et de santé sont quant à eux, arrivés après 4 heures d’attente. A l’issu de son constat, Dr Francély Condé a déclaré n’avoir constaté aucune trace de violences sur le corps, ce qui pourrait conclure qu’il s’agit d’une mort naturelle.
Un garde pénitentiaire qui a requis l’anonymat a pour sa part, affirmé que le jeune était incarcéré depuis plus de six mois, il se plaignait de douleurs ces derniers temps, son état de santé a été remonté à qui de droit mais aucune disposition n’a été prise c’est pourquoi il a été décidé de le rendre à sa famille.
Les causes de son arrestation et de son décès ne sont officiellement pas connues. Orphelin de mère, le jeune Aboubacar qui vivait chez sa grand-mère, est un apprenti chauffeur qui depuis six mois, est porté disparu. Tous les membres de la famille interrogés, affirment de pas être au courant de son arrestation.
Au moment où nous publions cet article, parents et amis se préparent à procéder à l’enterrement. La question qui chauffe les lèvres et qui ne trouve pas de réponse auprès de ceux qui sont censés apporter des éclaircissements, est pourquoi le prisonnier n’a pas été déposé dans un centre hospitalier ? Une question qui relance le débat sur les conditions de vie en milieu carcéral dans le pays.
Djénabou Batco Diallo pour friaguinee.net