Contexte situation en Guinée
Depuis le 12 mars 2020, mon pays, la Guinée continue de notifier les cas de coronavirus. Mais, cette dernière semaine a été Particulièrement tragique et effrayante pour elle. Des décès qui laissent perplexe toute la population sur la gestion de cette pandémie notamment sur la qualité de la prise en charge des malades de COVID-19 et le suivi des contacts. Trois grandes personnalités s’en vont.
L’évolution actuelle de la situation exige impérativement un sursaut patriotique afin de faire une remise en question et une évaluation conséquente de toutes les interventions dans cette lutte à tous les niveaux : Coordination, communication, surveillance, prise en charge et recherche scientifique notamment.
‘’Le peuple a besoin d’une explication claire sur les circonstances des cas de décès au centre. Est ce un problème de personnel qualifié ? Insuffisance des moyens ? ou, les patients arrivent tardivement ? ‘’
Pour cette modeste contribution, l’intention n’est pas de faire un procès mais plutôt faire le point sur la situation à tous les niveaux, voir dans quelle partie de la chaine de
gestion il y a défaillance afin d’apporter des recommandations constructives.
Coordination :
Tout a commencé par la lutte de leadership entre le Ministère de la santé et l’ANSS. Avant, les fonds étaient destinés à l’ANSS et maintenant c’est au Ministère de l’économie et des finances. L’ANSS avec l’appui des partenaires techniques et financiers ont élaborés un plan de riposte. Le Gouvernement à travers le Premier a élaboré un Plan de riposte économique à la crise sanitaire COVID-19. Sauf que ce plan (à travers l’ANIES) exécute des activités de prévention et de riposte non prévu par le plan de l’ANSS. Et ce vendredi 17 avril 2020, un comité interministériel était en conclave et a annoncé l’élaboration prochaine d’un plan de riposte. Les partenaires sont confus et déboussolés. Quel plan faut-il croire et/ou financé ?
Comme dans la lutte contre Ebola, la Coordination de la lutte contre le COVID-19 est (jusqu’aujourd’hui) dirigée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire. Cette dernière a manquée du sérieux dans la gestion au tout début de la pandémie. Juste un exemple : plusieurs mesures ont été prises concernant les voyageurs qui sont rentré en Guinée, notamment la confiscation de leurs passeports et leurs suivi régulier au téléphone pendant 14 jours et en fin une imposition de rester à la maison pendant ces 14 jours. Des personnalités et hauts cadres de l’administration sont rentrés à Conakry entre le 13 et 17 mars 2020 et ont commencé des réunions et activités au sein de leurs institutions et départements respectifs.
Les conséquences sont connues de tous. Ce suivi des contacts en Guinée est fait à distance (téléphone). Pensons-nous réellement que ces contacts peuvent dire la vérité à 100% ? Certains affirment être à Conakry alors qu’ils sont en déplacement à l’intérieur du pays. A mon humble avis, on s’en sortira difficilement avec le suivi des contacts via le téléphone. A des circonstances complexes, il faut prendre, appliquer et faire appliquer et ensuite, assumer les décisions mêmes impopulaires, si elles nous semblent être bonnes.
Prise en charge des patients au centre de traitement
La communauté n’a pas encore oubliée les séquelles de l’épidémie Ebola. Au début de cette maladie (Ebola ndlr), les malades considéraient le Centre de traitement Ebola comme un cimetière ou un voyage sans retour. Les conditions de prise en charge des malades au centre de traitement de COVID-19 donne à réfléchir et crée de la méfiance et le doute chez l’écrasante majorité de la population. Même si elles ont été corrigées, Les récentes plaintes des patients qui étaient hospitalisés, sur les conditions de prise en charge, relayées par les médias et réseaux sociaux, ont créés de la psychose et le doute sur la qualité de la prise en charge des patients. Cela a eu un impact sur le comportement des personnes qui ont eu des contacts avec certaines personnes testés positifs. Vu l’augmentation des cas, l’agence chargée de la gestion de
COVID-19 a été interpellé en ces termes par un internaute « Mieux vaux envisager le scenario du pire que d’essayer à tort de rassurer et d’être obligé de se justifier ». Malheureusement.
Communication :
Dans la gestion d’une crise sanitaire ou humanitaire, la communication même faite par les spécialistes de haute gamme n’a jamais fait l’unanimité. Dans le cas de la Guinée, les communications faites par les tierces personnes sur les réseaux sociaux ont été mal perçues au début de la pandémie jusqu’à ce que ces communications étaient considérées par l’ANSS et d’autres autorités politiques « d’anxiogène et consiste à créer de la panique ». Dans ce monde interconnecté, observant un vide d’information et de communication de la part de l’ANSS, les internautes guinéens diffusaie
Lancei Touré, Journaliste consultant international en communication de crise et de risque