Le 1er mai ou journée internationale des travailleurs, est une journée qui marque la victoire du mouvement des ouvriers sur le patronat aux États-unis en 1886. Retenue depuis lors comme journée internationale des travailleurs, elle est chaque année célébrée dans le monde à travers des cérémonies de réjouissance, des défilés et des plaidoyers à l’endroit du patronat, pour une amélioration des conditions de vie et de travail.
Cette année, à cause de la pandémie Covid-19, aucune cérémonie n’est prévue pour raison d’interdiction de regroupement pour éviter la propagation de la maladie. En lieu et place des cérémonies habituelles, certains chefs d’entreprises s’adressent ou offrent des présents à leurs travailleurs pour leur exprimer leur affection.
A Fria c’est tout autre avec Rusal qui se soucie plus de la quantité de sa production que du bien être des travailleurs. A en croire un interlocuteur proche de la Direction, les patrons de RUSAL ne leur ont témoigné aucune marque de gratitude en ce jour de fête.
<< C’est vraiment choquant de travailler avec RUSAL. Ce matin, malgré que c’est un jour de fête pour les travailleurs et de surcroit férié, chômé et payé, nous avons été à l’usine comme tous les matins. En réunion de direction, j’ai encore été de plus choqué par le comportement de la direction qui ne nous a même pas souhaité une bonne fête de travail, mais a eu le temps de faire des remarques sur le travail. C’est comme si nous sommes encore au temps de l’esclavage, c’est très frustrant de travailler dans ces conditions avec des gens qui n’ont aucun scrupule >> déclare-t-il sous le sceau de l’anonymat par peur de représailles.
Un agent de maîtrise qui, lui aussi a tenu à passer son identité sous silence, se dit déçu de sa situation salariale ainsi que celle de ses collègues, qualifiant de passage, les travailleurs de RUSAL d’esclaves à cause des terribles difficultés qu’ils traversent dans l’accomplissement de leurs tâches.
<< Cette fête c’est pour les travailleurs, nous à RUSAL nous ne sommes pas des travailleurs, nous sommes des esclaves. Aujourd’hui est un jour férié, même le casse-croûte on n’a pas à plus forte raison un repas froid. Aujourd’hui un ouvrier de 6ème catégorie est mieux payé qu’un agent de maîtrise dont les travailleurs sont sous sa responsabilité. C’est du nimporte quoi franchement ! On n’a pas droit à la revendication, on n’a droit à rien, on reçoit une enveloppe sans bulletin de salaire pire encore, le contrat est mensuel. C’est ça la vérité ! Nous souffrons énormément avec eux, ils n’ont aucune considération pour nous >> fustige-t-il.
Un ouvrier de la sous-traitance qui perçoit un salaire légèrement Supérieur au SMIG, accuse l’État d’être responsable de la maltraitance qu’ils subissent.
« Je n’en veux pas trop à RUSAL mais j’en veux particulièrement à notre gouvernement qui nous a jeté en pâture en leur donnant tous les droits à notre détriment. Nous travaillons comme des esclaves, on ne dirait pas que nous sommes au 21ème siècle. Aucun respect dans leur langage et dans leur manière de faire, ils nous traitent comme des moins que rien. Tous ceux qui y sont, le sont malgré eux, c’est pour juste avoir le prix du pain pour les enfants sinon personne ne peut vous dire ici aujourd’hui que ce qu’il gagne lui permet d’assurer le minimum, ce sont nos femmes qui nous aident » dévoile-t-il en colère.
Après six ans de fermeture consécutive à une revendication syndicale, la reprise des activités lancée en juin 2018 par le chef de l’État, n’a apporté que amertume et regret aux travailleurs de RUSAL qui sont gérés par lentreprise fantôme SEINTA.
K.S pour friaguinee.net