Jusque là épargnée, la ville minière de Fria a enregistré hier dimanche, ses premiers cas confirmés de Covid-19.
Les patients au nombre de six, sont des travailleurs de l’usine RUSAL-Friguia notamment deux cadres et quatre chauffeurs.
Depuis l’annonce de la nouvelle, surprise et inquiétude sont les mots qui sortent des bouches des habitants de la ville bauxitique. Les travailleurs de l’usine particulièrement apeurés, se demandent où donner de la tête.
<< Depuis que j’ai appris que six travailleurs de Rusal sont testés positifs, je ne me sens pas bien, je suis moralement abattu parce que je travaille à l’usine, si moi je n’ai pas eu des contacts directs avec ces malades, il se peut que certains de mes amis aient été en contact avec eux. C’est inquiétant, je pense aux femmes et aux enfants de ces malades aussi qui ont eu des contacts avec d’autres. C’est Dieu seul qui peut nous sauver ! >> déclare un agent de RUSAL.
Au Plateau où des centaines de personnes se retrouvent tous les jours en raison de l’implantation du marché, l’inquiétude est visible chez les tenanciers de boutiques. Ils appellent tous les habitants de la cité à respecter les mesures édictées pour freiner la propagation du virus.
<< Ça m’a surpris d’abord quand je l’ai appris parce que pour moi, les autorités ont pris des dispositions nécessaires mais malheureusement on a vu que ce n’est pas le cas. Nous sommes tous exposés aujourd’hui parce qu’on se frotte ici en longueur de journée. Je vais moi demander encore aux citoyens de Fria, de prendre cette maladie au sérieux, de respecter les mesures pour éviter que cette maladie ne touche d’autres personnes parce que Fria est une petite ville, tout le monde est avec tout le monde. Moi comme vous l’avez constaté, je ne me sépare pas du masque et du gel hydroalcoolique >> conseille Lamarana Bah.
Aussi exposées que les autres, les femmes disent se confier à la grâce divine puisque affirment-elles, elles sont obligées de mener leurs activités génératrices de revenus pour subvenir aux besoins de leurs familles respectives.
<< On a peur, on est inquiet aussi mais chaque matin nous levons nos mains vers le ciel pour implorer la grâce divine car vous savez tous qu’à Fria ici, ce sont les femmes qui soutiennent les foyers. On ne peut pas rester à la maison malgré qu’il y ait la maladie, nous sommes obligées d’être au marché soit pour vendre, soit pour acheter à manger. Nos maris aussi qui sont à l’usine sont exposés maintenant, on va se laver les mains et porter les masques mais c’est Dieu qui va nous sauver. Prions et demandons lui pardon >> propose Maimouna Bangoura.
Parmi les travailleurs testés positifs, certains ont récemment fréquenté des pays fortement touchés par la pandémie. Selon certaines indiscrétions, des cas suspects sont aussi signalés chez les expatriés Russes qui ont été soumis aux tests de dépistage dont les résultats sont attendus les prochains jours.
Laouratou Soumah pour friaguinee.net
