Contrairement aux années précedentes où en dépit des difficultés liées à la fermeture de l’usine, certains citoyens parvenaient à s’en sortir selon leurs moyens, cette année la fête de Ramadan arrive dans un contexte exceptionnel tant à Fria que dans le monde tout entier à cause de la situation sanitaire due à la Covid-19.
Chez les boutiquiers, les étalagistes , les tailleurs, les coiffeurs et chez les coordonniers, les choses sont loin d’être comme avant .
Plusieurs commerçants et hommes de metier rencontré au marché central de la commune urbaine, se plaignent de la rareté massive des clients .
<< Cette année est une année exceptionnelle pour moi. Depuis 1978 je revends les marques arabe et les chaussures ici mais ce qui se passe cette année est une première, je ne sais pas si c’est moi seul ou si c’est comme ça chez mes collègues aussi mais moi je peux vous dire que rien ne bouge. D’habitude c’est un mois avant le ramadan qu’on ressent l’engouement au marché mais cette année jusqu’a aujourd’hui, à 48 heures de la fête, on ne comprend rien franchement >> regrette Mamadou Oury Diallo vendeur d’habits au marché central.
Madame Maïmouna Diallo, vendeuse de chaussures, de pagnes, de colliers et autres articles, pointe la fermeture des frontières qui est survenue à la suite d’enregistrement de cas de Covid-19 en Guinée et dans ses pays frontaliers.
<< Cette année, les choses sont plus difficiles que les années précédentes compte tenu de la pandémie de la covid 19 au niveau mondial. Les prix ont grimpé au niveau mondial parce que les chinois qui sont les principaux fabricants de ces produits que nous recensons sont fortement frappés par la maladie. Donc tout est devenu très cher au niveau international c’est pourquoi nous avons de sérieux problèmes >> rappelle-t-elle.
Ce phénomène ne se limite pas seulement chez les commerçants. Les hommes de métier ne sont pas épargnés par ce calvaire. Un maitre tailleur assis derrière sa machine dit être deçu cette année.
<< Moi je ne peux même pas parler de la situation de la fête de cette année, je suis complètement deçu. Vous mêmes vous avez remarqué que chez nous ici, les années precédentes, dès le dixième jour de Ramadan, on passe la nuit ici à cause de l’intensité de la clientèle. Cette fois-ci, depuis le début jusqu’à maintenant ,19 heures ne m’a pas trouvé à l’atelier parce qu’il n’y a pas de clients. On ne les voit même pas, la maladie là a tout bafouillé >> se plaint Salifou Bangoura.
Sous le hangar des coordonniers, c’est le même son de cloche. Là aussi, les clients sont presque invisibles.
<< Je ne voulais pas m’exprimer là dessus je jure parce que ce que nous traversons est difficile à décrire. Je ne vais pas rentrer dans les details mais chez nous les coordonniers on ne sent même pas si on est à l’approche d’une fête. Nos stocks ne sont même pas touchés. Franchement nous vivons une période assez grave, chez nous les cordonniers on ne parle pas de clients. C’est juste désolant >> fulmine Mamadou Diouma Diallo.
Venue malgré tout tenter de trouver quelques articles pour soulager les enfants, une cliente rencontrée derrière la Bicigui, ne sait où donner de la tête.
<< On ne comprend pas ce qui se passe en Guinée. Chaque minute les prix ne font que grimper. je suis venue voir si je peux avoir des habits pour mes enfants mais rien n’est possible ici, je ne sais comment je vais faire avec mes enfants car mon mari est à la retraite depuis longtemps. J’en appelle au soutien de l’Etat par la prise de mesures visant à régulariser les prix dans ce pays sinon nous les citoyens lamdas nous vivons l’enfer >> dénonce Mabinty Conté.
Pourtant depuis quelques jours, le marché est plein à craquer mais il faut y être pour constater que les gens sont plus préoccupés à trouver de quoi se mettre sous la dent de jour de la fête que par des parures, surtout que le Secrétariat général des Affaires Religieuses réitère l’interdiction de prières collectives et le conseil scientifique de riposte contre la pandémie en Guinée, invite chacun à rester chez soi pour éviter la propagation de la maladie.
Mohamed Kolya Bangoura pour friaguinee.net