Le service taxi moto, ce secteur très convoité par bons nombres de jeunes, engendre des bénéfices pour les pratiquants mais aussi pour les mairies s’il est réglementé.
C’est aussi dans ce milieu que de nombreux accidents de circulation, des braquages, des kidnapping et des assassinats sont enregistrés.
A Fria, pour réglementer le secteur, le conseil communale a, lors de sa première session extraordinaire, mis en place une commission chargée de veiller sur la gestion des taxes et la libre circulation des usagers en toute sécurité.
Cependant le fonctionnement de cette commission se heurte à d’énormes difficultés sur le terrain. Les membres de la commission l’ont fait savoir ce lundi lors d’une conférence de presse qu’ils ont organisé à cet effet.
<< Lors de notre session du mois de mars, les conseillers ont décidé de réglementer le secteur des taxis motos. Nous avons déployé nos agents chargés de la sensibilisation sur le terrain pour accélérer le recensement. Je tiens à informer la population de Fria que l’action ne vise pas à nuire, pour la mairie il est temps de réglementer ce secteur. Aussi ce n’est pas sans risques, les victimes d’accident sont enregistrés chaque jour. Notre objectif première, c’est de protéger la population que ça soit les passagers comme les conducteurs. Nous avons demandé aux conducteurs de se procurer de gilets pour se faire identifier. Ils sont payants, soit c’est la mairie qui paie pour leur distribuer ou ce sont les taxis motos eux mêmes qui vont payer, ce qui est sûr, le conseil va se retrouver et prendre la décision qu’il faut >> a expliqué le conseiller Mamadou Aliou Bah.
A peine l’opération de confection de ces gilets lancée, l’autorité préfectorale a, selon les chargés de la commission sécurité à la mairie de Fria, ordonné son arrêt. Aux dires du conseiller Abdoulaye Diallo, cette dernière confondrait leur action à un soutien au FNDC et à l’UFDG.
<< Nous avons désagréablement été surpris ce matin de l’appel du prestataire qui est chargé de faire les gilets, nous informant que la plus haute autorité de Fria lui a intimé d’arrêter de faire les gilets. La commune a douze compétences, le transport fait partie de ses compétences, ce secteur que nous voulons réglementer, nous le faisons pour la population de Fria Nous ne le faisons pas pour soutenir le FNDC ou L’UDFG comme elle nous l’accuse, nous travaillons pour le bien-être de Fria >> a déclaré Abdoulaye Diallo avant d’inviter l’autorité préfectorale à se mettre en retrait des affaires internes de la mairie.
<< Nous voulons dire à cette autorité d’arrêter de s’immiscer dans les affaires internes de la commune de Fria. Pour le développement à la base est ce qu’il faut s’asseoir et croiser les bras ? Ce que nous demandons à cette autorité, c’est d’arrêter parce que personne n’est au dessus de la loi, elle est faite pour tout le monde, nous respectons la loi, elle connait c’est quoi le code de collectivité , elle connait les compétences de la mairie, donc elle n’a qu’à arrêter. C’est ce message là que nous voulons faire passer et j’espère que le message va tombee dans de bonnes oreilles. Nous voulons la paix, que la quiétude règne dans la cité, nous ne sommes pas là pour faire la pagaille, nous ne faisons pas de la propagande car si c’est sur cette piste qu’elle nous attend, elle ne nous verra pas. On est élu par la population de Fria et on fera ce que la loi nous dit >> a martelé Abdoulaye Diallo.
Même si l’idée des conseillers de faire identifier les conducteurs de motos-taxis n’est pas saluée par le syndicat et une frange des conducteurs qui accusent les conseillers de défendre des intérêts pécuniaires, plusieurs d’entre eux estiment cependant qu’il est nécessaire voire indispensable de se faire recenser pour la bonne marche du secteur à Fria.
<< En tant que conducteur de taxi moto, pour moi c’est une bonne idée car à l’heure là on ne sait pas qui est qui, chacun se dit conducteur de taxi moto. Mais si on se fait recenser, on achète les gilets, on se fera facilement identifier, ça va permettre aux passagers de se sentir en sécurité. C’est pourquoi moi je demande à mes collègues de soutenir l’idée parce que ça va dans notre intérêt >> exhorte Abdoulaye Bangoura.
A quoi peut-on s’attendre les prochains jours entre ces deux fractions quand on sait que le vendredi dernier, un affrontement a de justesse été évitée au « Plateau » ? Pour plusieurs observateurs, la table de négociation est la mieux indiquée pour régler ce différend.
Alimou Gaoual Bah pour friaguinee.net