La Guinée est bien desservie par la fibre optique mais la qualité n’est pas au rendez-vous. Au quotidien, soit les Guinéens n’ont pas accès à Internet, soit ils doivent payer cher. Jeudi 23 juillet, en Conseil des ministres, le président Alpha Condé a ouvertement déploré la mauvaise qualité du réseau dans le pays.
La fibre optique est présente en Guinée depuis une dizaine d’années mais elle n’est pas encore en capacité de fournir une qualité satisfaisante d’Internet à haut débit. « La Sogeb est la société qui aujourd’hui gère la réalisation des travaux de fibre optique jusqu’à l’intérieur du pays. Le projet de raccorder tout l’intérieur à Conakry n’est pas fini », explique Abdoulaye Barry, secrétaire générale de la fédération des télécommunications en Guinée.
Ce problème dure depuis des années et les consommateurs en pâtissent. Pour accéder à la connexion internet mobile, les internautes guinéens doivent débourser près de 20 000 francs guinéens, soit un peu plus de deux euros, pour un giga. Ce qui n’est pas à la portée de la majorité des Guinéens, déplore Bader Kaba, conseil juridique auprès de l’Association guinéenne de défense des consommateurs.
« D’abord, le coût est trop élevé, explique-t-il. Il y a au moins trois opérateurs importants sur le marché. On aurait pu s’attendre à une concurrence qui fait que d’un opérateur à l’autre, les prix changent. Malheureusement, ce n’est pas le cas et nous le déplorons. Ce que nous voulons, c’est la stabilité, la fiabilité, mais aussi un prix revu à la baisse, accessible au plus grand nombre. Cela s’appelle démocratiser l’accès à Internet. »
Le taux d’accès à Internet en Guinée est l’un des plus bas en Afrique. Pourtant l’ancien ministre des Télécommunications et de l’Économie numérique, Moustapha Diaby, annonçait l’année dernière que le taux de pénétration Internet était passé de 0,4% en 2010 à 33% en 2018.
Avec RFI