Entre front de boycott de la présidentielle, demande de garanties de participation d’un côté et de l’autre, refus de dialogue, sourde oreille et entêtement, c’est dans cet imbroglio que les guinéens sont invités au scrutin du 18 Octobre prochain.
Trop de bruits avec des menaces des plus moins sérieuses d’une opposition qui dandine et laissée sur le carreau, malgré la foule qui est derrière face à un pouvoir, qui joue la tortue et plus stratège.
L’échec de l’opposition à faire barrage au double scrutin du 22 mars dernier, jusqu’à l’installation de la nouvelle législature et l’adoption de la nouvelle constitution est la source d’oxygène et de radicalisation du pouvoir de Conakry. Plus rien n’est en face pour arrêter le pouvoir à vie sans souffle, foulant au sol les vertus démocratiques et les promesses d’une Guinée de l’Eldorado longtemps rêvée.
Alors que l’opposition n’a de stratégie que la rue, la surenchère verbale, le pouvoir quant à lui, use des moyens de coercition pour taire toute contestation à l’interne.
Le pouvoir a l’assurance de dérouler son plan sans qu’aucune résistance d’opposition ne fasse ombrage à sa volonté.
Les multiples appels à l’endroit de la Communauté internationale restent pour le moment sans succès. Même s’il ne faut pas compter assez sur son arbitrage. C’est le dilemme dans lequel vit notre Opposition politique. Trop de bruits pour ne rien à voir dans le pantalon.
Arracher ou secouer le vieux cocotier ? C’est l’épineuse équation à résoudre par l’opposition qui se présente comme la seule alternative crédible dont l’accession au pouvoir permettra de classer le pays parmi les modèles de démocratie en voie de pérennisation sur le continent.
Mais en attendant, la tortue marche vers ses objectifs en laissant derrière son challenger le lézard dans les bruits, sans un seul pas avancé.
Par Habib Marouane Camara, Journaliste-Chroniqueur, ancien prisonnier d’opinion