Face aux multiples manquements constatés dans la gestion des procédures par certains officiers de police judiciaire et certains agents de police, le juge d’instruction, juge de paix par intérim a convié ce mercredi tous les officiers et sous-officiers de la gendarmerie, du commissariat central, de l’Oprogem et de la compagnie spéciale, à une réunion.
A l’entame, Mamady Inter Keïta a rappelé aux officiers et sous-officiers présents, les faits qu’il leur reproche.
» C’est avec regret que nous constatons un manquement sérieux et attitude désagréable face à la gestion des procédures par la plupart des OPJ et APJ. Ces manquements sont entre autres, le refus d’émissions des convocations lors des interpellations; le refus catégorique de procéder à une procédure légale et régulière quand il y a interpellation verbale, tout en œuvrant et facilitant des voies de négociation surtout au niveau de la gendarmerie Territoriale et du commissariat central de police. Pour justifier et légitimer cette attitude, l’honneur est laissé aux portes et fenêtres qui passent tout le temps ouvertes afin de détourner la vigilance et l’intelligence des autorités judiciaires » déclare-t-il.
Pour changer la donne et instaurer la transparence dans la collaboration entre les officiers et la justice, le juge d’instruction a donné des instructions fermes.
» Nous invitons toutes les autorités ciblées à informer immédiatement le juge de paix conformément à l’article 22 du code de procédure pénale ; émettre des convocations en cas d’interpellation tout en indiquant le motif de l’interpellation en évitant l’expression ‘pour affaire le concernant’; indiquer le jour et l’heure de sa présentation en évitant également, l’expression ‘dès réception’; tenir à jour tous les registres, et principalement celui des plaintes » a-t-il instruit.
S’adressant particulièrement à la brigade détachée auprès de l’usine Rusal-Friguia, le juge des flagrants délits par ordonnance a tenu à préciser « que les infractions de droit commun commis au sein de la raffinerie ne doivent pas être tranchées par la brigade spéciale de la gendarmerie de Fria encore moins par une autre juridiction parallèle à celle de la justice de paix de Fria « .
Pour finir, Mamady Inter Keïta a émis de sérieuses mises en garde contre tout homme en uniforme qui se substituerait à la justice pour trancher un quelconque litige.
« Nous informons vivement les concernés qu’à partir du 1er août 2020, un contrôle régulier et très strict débutera à tous les niveaux non seulement, et avertissons qu’à compter du présent acte, tout homme en uniforme qui se substituera à la justice de paix de Fria pour trancher un quelconque litige fera objet d’une poursuite judiciaire et, quiconque après connaissance de la commission d’une infraction refusera d’informer la hiérarchie judiciaire ou trouvera un règlement à l’amiable dans les différentes unités, sera illico presto rapporté à sa hiérarchie d’attache et au procureur général près du tribunal de première instance de Conakry sans préjudice d’une poursuite judiciaire, quel que soit le grade ou le poste de l’intéressé... », a averti le juge de paix.
Aucun des agents présents à la rencontre, n’a voulu commenter les dires du juge Mamady Inter Keïta qui avait mis l’occasion à profit pour inviter les parents à plus de vigilance et de rigueur dans l’éducation de leurs enfants car, dit-il, certains dossiers concernant des enfants, l’écœure.
Mohamed pour friaguinee.net