Nous sommes des guinéens de diverses origines, cultures et catégories sociales, sans liens politiques ou idéologiques communs autres que notre attachement à ce « Berceau de nos ancêtres ».
Jamais dans son histoire, la Guinée, jusqu’alors considérée comme un havre de paix et une exception dans cette région secouée de toutes parts par des crises et conflits multiformes, n’avait été aussi ménacée dans son existence en tant que Nation par des prises positions politiques et sociales radicales.
Jamais autant qu’aujourd’hui, le socle minimum de consensus qui fonde notre « vivre ensemble » n’a été ainsi remis en question par nous-même.
Nous avons le devoir de refuser de nous résigner à une telle perspective dont le prix à payer serait énorme pour les générations actuelles et à venir.
La Guinée est notre pays à tous, et c’est à nous qu’il appartient d’en déterminer le destin, en toute fraternité, et dans l’intérêt de tous et de chacun.
Plus que jamais conscients de l’urgence d’une initiative citoyenne forte et consensuelle, afin de mettre un terme définitif à nos querelles intestines interminables.
Nous n’avons pas d’autre choix, si nous aimons encore ce pays, que celui d’en appeler à un sursaut national immédiat, afin que s’arrêtent : les discours de haine, le clanisme et le tribalisme.
Il fait croire en l’avenir de la Guinée malgré nos velléités sociopolitiques qui la minent. Cela est un devoir citoyen pour chaque guinéen. Nos divergences d’idées ou de positions ne doivent pas nous diviser ou être des facteurs de déchirement du tissu social. Au contraire, elles doivent nous enrichir pour construire une nation forte résolument orientée vers le progrès. Les guinéens, dans leur majorité partagent la même histoire. Ce passé commun doit être assumé dans son entièreté. Même s’il est vrai qu’à un moment donné, elle a été clemente pour certains et sans pitié pour d’autres. Ensemble rectifions donc les ratés de notre histoire par la justice et le pardon. Attelons nous à rendre ce pays vivable en posant des actes responsables et bénéfiques pour l’existence de la Guinée en tant que NATION. Cela est un devoir moral vis à vis des génération futures.
La Guinée serait apaisée si chacun reconnait que là où s’arrête sa liberté commence celle des autres. Aucune société ne peut vivre en paix dans l’injustice et le mépris de l’autre. Notre conscience morale et spirituelle doivent nous interpeler.
Donnons-nous la paix, oeuvrons pour la paix.
Il est du devoir de tous, femmes et hommes, jeunes et vieux, expatriés ou vivant sur le territoire national, de préserver cet héritage.
Ce qui nous unit ne doit pas être moins fort que les causes de nos divisions intestines. Si nous ne nous levons pas aujourd’hui comme un seul homme, Si nous ne nous parlons pas, si nous ne nous écoutons pas, si nous ne nous respectons pas, si nous ne faisons pas la paix les uns avec les autres, assurément personne ne le fera à notre place et dans notre intérêt.
Le temps est au sursaut et à la mobilisation de tous ses fils et filles, pour sauver notre pays des démons de la haine, du rejet mutuel et des divisions. Si nous y arrivons, l’histoire nous en saura gré. Sinon, il sera retenu au moins que nous avons essayé de faire notre part.
Khalil KABA, Sociologue