Suite à la longue journée du Mardi 18 août 2020 qui a conduit à la démission du Président Ibrahim Boubacar Keita, nous voulons à travers ces quelques lignes formuler des propositions vers une transition pacifique, efficace et consensuelle.
Nous proposons:
1. La mise en place d’un collège transitoire composé de représentants des différentes forces vives de la nation (civiles et militaires : 24 membres dont 6 militaires et 18 civiles issus des parties politiques, de la société civile, des organisations des femmes et des jeunes, du barreau malien, des organisations religieuses, et des maliens de la diaspora) – ce collège sera dirigé par un président désigné par ses membres. Le président du collège assumera les fonctions de chef d’état et de président de la transition. Le collège jouera également un rôle d’organe législatif transitoire. La transition aura une durée de 9 mois. Le nouveau président de la République démocratiquement élu sera installé dans ses fonctions le 25 mai 2021.
2. Désignation d’un premier ministre par les membres du collège transitoire – une personnalité connue pour sa bonne moralité et sa rigueur faisant l’unanimité et ayant des expériences avérées du Mali et de sa gouvernance.
3. Mise en place en place d’un gouvernement restreint d’union nationale (15 ministres, en tenant compte de l’aspect genre et aussi des compétences et de la moralité des hommes et femmes qui seront désignés) ;
4. Aucun membre du collège transitoire et du GUN ne pourra se représenter aux futures échéances électorales ;
5. Elaboration d’une feuille de route de la transition
6. Tous les membres du collège transitoire et du GUN auront à déclarer leurs biens avant leur entrée en fonction et aussi à la fin de leur mission ;
7. Mise en place d’une commission nationale de révision constitutionnelle ;
8. Intensifier les négociations pour la libération immédiate de Soumaila Cissé;
9. Organisation d’élections triplées libres et transparentes en avril 2021 (législatives, présidentielles et référendaires) ;
10. Organisation d’un forum national sur la paix et la cohésion nationale – mettre à jour les conditions de mise en œuvre de l’Accord de Paix et de Réconciliation d’Alger ; travailler à l’instauration rapide de la sécurité et de la paix au centre et au nord du pays ;
11. Application immédiate et sans délai de l’article 39 et ouverture de toutes les écoles et universités à partir de Septembre 2020 et suivant un chronogramme clairement défini ;
12. Diligenter les enquêtes sur toutes les tueries et violations graves de droits humains commis au Mali ;
13. Entamer des sérieuses et urgentes discussions avec la communauté internationale et les amis du Mali (CEDEAO, UE, ONU, Pays amis, etc.) sur la situation actuelle du pays et sur la pertinence du nouveau chemin emprunté par le Mali ;
14. Prendre les mesures nécessaires à l’apaisement du climat social actuel (négocier avec les différents syndicats) ;
15. Maintenir les institutions existantes dans leurs formes et compostions actuelles (Cour Constitutionnelle et autres).
Fait à Bamako le 19 août 2020