Dans le cadre de la commĂ©moration du 62 Ăšme anniversaire de lâindĂ©pendance de la GuinĂ©e, un concert gĂ©ant a Ă©tĂ© organisĂ© au stade Konko Sylla ce vendredi 2 octobre 2020.
Pour ne pas se faire conter l’Ă©vĂ©nement, mademoiselle A.D ĂągĂ©e de 11 ans, accompagnĂ©e de ses amies du mĂȘme quartier, se sont rendues au concert pour savourer les belles mĂ©lodies des artistes de la capitale programmĂ©s pour la circonstance.
Aux environs de 2 heures du matin, ce dĂ©placement sâest transformĂ© en un cauchemar pour cette fillette qui dit ĂȘtre tombĂ©e dans les bras de trois jeunes bourreaux, qui l’auraient assommĂ©e Ă l’aide d’un bĂąton avant d’abuser d’elle.
« Pendant le concert, jâai eu envie de me mettre Ă lâaise, jâai dit Ă mes amies de mâaccompagner et jâai subitement aperçu trois jeunes derriĂšre nous, lâun dâeux a sorti une paire de ciseaux, mâa prise par le bras en me disant tu viens avec nous et si tu tentes de crier ou vouloir fuir je vais te tuer. Mes copines elles ont rĂ©ussi Ă fuir et ils mâont emmenĂ©e dans une Ă©cole. Ils mâont dit de me coucher mais jâai refusĂ©, câest ainsi quâils mâont frappĂ©e et assommĂ©e avec un bĂąton sur la tĂȘte, jâai perdu connaissance et ils ont abusĂ© de moi. A mon rĂ©veil, je me suis retrouvĂ©e toute nue, je suis allĂ©e expliquer Ă une dame qui habite Ă cĂŽtĂ© de lâĂ©cole ce qui mâest arrivĂ©e. La mĂȘme nuit la famille de la bonne dame et moi avions pu retrouver celui qui mâavait prise par la main, il Ă©tait torse nu, nous sommes dans le mĂȘme quartier. Il a Ă©tĂ© conduit Ă la gendarmerie », explique-t-elle.
Le viol devenu rĂ©current en GuinĂ©e en gĂ©nĂ©ral et Ă Fria en particulier, Mamadi Inter Keita juge de paix par intĂ©rim de Fria, saisi de l’affaire, s’est immĂ©diatement rendu Ă l’hĂŽpital prĂ©fectoral oĂč le mĂ©decin a attestĂ© le viol.
RencontrĂ© par le juge, le prĂ©sumĂ©, un mineur de moins de 15 ans, a reconnu avoir tentĂ© d’avoir des relations sexuelles avec la fille, mais rĂ©fute l’hypothĂšse du viol collectif. D’aprĂšs lui, il aurait draguĂ© la fille et l’aurait invitĂ© Ă passer du temps dans la cour d’une Ă©cole.
<< J’ai voulu la toucher mais je ne l’ai pas fait. Nous habitons le mĂȘme quartier, nous sommes venus au concert. Elle a pris mon tĂ©lĂ©phone pour jouer avec, c’est en ce moment que je lui ai dit que je l’aimais et que je voulais passer du temps avec elle. Elle a acceptĂ© sous condition que ses amis nous accompagnent. Ses amis, des jumeaux (Un garçon et une fille) nous ont suivi jusqu’Ă un certain niveau, ils ont eu peur de l’obscuritĂ© et se sont retournĂ©s. Elle et moi sommes allĂ©s dans la cour de l’Ă©cole CitĂ© Fonctionnaire, je lui ai dit que je veux coucher avec elle. Au dĂ©but elle ne voulait pas mais je l’ai obligĂ©e en la giflant. Finalement elle s’est laissĂ©e faire mais au moment oĂč je m’apprĂȘtais Ă la pĂ©nĂ©trer, un jeune droguĂ© est sorti de nulle part pour nous demander ce que nous faisions lĂ . Au moment oĂč je remettais mon pantalon, il a frappĂ© la fille avec un bĂąton et lui a jetĂ© des cailloux. Moi j’ai fuit, j’ai laissĂ© la fille derriĂšre…>>, se dĂ©fend-t-il.
TrĂšs choquĂ© de voir jusque-lĂ des parents laisser des enfants de cet Ăąge sortir tard dans la nuit, le juge Mamadi Inter Keita promet une fois encore de faire appliquer la loi dans sa plus grande rigueur car dit-il, << J’ai mis en garde tous ceux qui tomberont dans mes filets >>.
Le dossier est suivi de prĂšs par l’ADDFF, une association qui dĂ©fend les droits des femmes et des enfants. Le prĂ©sumĂ© lui, mĂ©dite sur son sort dans les locaux de la gendarmerie dĂ©partementale.
Laouratou Soumah pour friaguinee.netÂ