Suite aux violences enregistrées au lendemain de l’élection présidentielle du 18 octobre 2020, le Président du Groupe Organisé des Hommes d’Affaires (GOHA), a au cours d’une sortie médiatique, invité les commerçants à fermer tous les marchés du pays.
Jusqu’à ce jeudi 29 octobre 2020, cet appel est suivi par les commerçants du marché central. Boutiques, magasins, kiosques, restaurants et pharmacies sont tous bouclés. Une situation devenue préoccupante pour les citoyens de la cité de l’alumine.
Du côté des commerçants, la thèse de soutien à un parti politique est réfuté. Ils parlent plutôt de crainte d’être attaqués comme ce fut le cas dans certaines villes du pays.
<< Nous souffrons beaucoup, il faut reconnaître que la situation est vraiment compliquée pour nous aussi. Nous voulons ouvrir mais nous avons peur des représailles comme c’est le cas à Conakry et dans d’autres villes où vous avez vu des boutiques cassées et le marché incendié. A Kolabounyi ils ont cassé et volé les biens des gens sans parler de ceux qui sont morts. Vaiment ça n’a rien avoir avec la politique, seulement je suis sans espoir car avec cette situation la Guinée ne peut pas avancer comme >>, se lamente un commerçant sous le sceau de l’anonymat.
Chez les clientes, l’heure est à l’appel à la compréhension entre les protagonistes de l’élection présidentielle du 18 octobre, en vue d’éviter le pire.
<< Je ne comprends pas ce qui se passe. Moi j’ai quatre enfants à nourrir, mon mari est décédé, je sors à cinq heures du matin pour aller prendre du riz des sacs de riz chez le boutiquier. Je revends, lui ramène son argent et utilise les bénéfices pour payer des condiments et faire la cuisine pour mes enfants. Mais depuis que l’élection a eu lieu, les boutiques sont fermées, il n’ y a rien au marché. La situation devient compliquée pour nous. C’est pourquoi je demande à tous les acteurs de se comprendre sinon si ça continue comme ça, nous allons mourir de faim...>>, lance Fatoumata Sylla.
Pourtant, contrairement aux années précédentes, la ville de Fria n’a enregistré cette fois-ci de violences postélectorales. C’est pourquoi l’on s’interroge sur les raisons de la fermeture des boutiques et magasins dans une ville où l’accalmie règne.A cette question, les responsables du marché sont restés bouche bée, ce qui porte à croire que tout dépendrait de la décision du GOHA.
Alimou Gaoual Bah pour friaguinee.net