Face aux événements malheureux survenus dans la commune de Ratoma au lendemain de l’élection présidentielle du 18 octobre 2020, les femmes de l’opposition ont tenu une conférence de presse ce jeudi pour dénoncer les exactions que subissent les citoyens de cette commune.
Elles ont appelé les femmes à manifester le lundi 14 décembre 2020 pour dénoncer ces violations des Droits de l’homme et exiger la libération des prisonniers politiques.
Ci-dessous la déclaration lue à cette occasion.
Déclaration des femmes de Ratoma suite aux évènements post-électoraux que nous traversons actuellement
Nous, femmes de Guinée, et plus particulièrement les femmes de Ratoma, faisons le constat inquiétant et grave, au regard des récents évènements tragiques survenus sur toute l’étendue du territoire guinéen particulièrement dans la commune de Ratoma, que de graves violations des droits humains tel que les tuerie, le saccage de biens matériels, les violes les arrestations arbitraires, la destruction de propriétés et les restrictions des libertés individuelles et collectives, ont été perpétrés.
Fustigeons le fait que depuis les élections présidentielles contestée du 18 octobre 2020, la commune de Ratoma est assiégée par les forces de défenses et de sécurités qui sont à l’origine de violences indescriptibles.
Aujourd’hui à Ratoma les femmes n’ont plus le droit d’aller au marché pour nourrir leur famille, les sages et les imams n’ont plus le droit d’aller à la mosquée pour les prières traditionnelles, les jeunes n’ont plus le droit d’aller à l’école, les enfants quant à eux n’ont même plus le droit d’aller acheter du pain au risque de se faire arrêter ou pire encore, tuer.
La crise post-électorale actuelle, a enregistré son lot de morts avec près de 50 tués pendant la semaine électorale. Tous froidement exécutés par les forces de défense et de sécurité dans l’impunité totale.
Nous, femmes de Guinée, source de vie, fustigeons avec la dernière énergie les destructions intolérables et inacceptables de ces vies humaines et nous déplorons cette banalisation de la vie des guinéens par nos autorités.
En tant que mères, sœurs et filles, nous vivons dans une douleur perpétuelle et exigeons que des enquêtes judiciaires, dans le respect des principes d’équité, soient menées afin que justice soit rendue dans notre pays.
Nous prenons à témoin la communauté nationale et internationale et attirons son attention sur la situation préoccupante des graves violations des droits humains en Guinée avec un accent particulier sur la commune de Ratoma et avec le risque d’implosion du pays qu’elles peuvent engendrer.
Nous exigeons l’arrêt immédiat de ces tueries et de tout type de violence à l’endroit de nos filles et fils de Guinée, particulièrement dans la commune de Ratoma.
Nous exigeons la libération sans condition de toutes les personnes arbitrairement arrêtées. Les autorités de ce pays se doivent de respecter les acquis sociopolitiques et les lois de la République.
Pour la paix, la justice sociale et la quiétude en Guinée, les femmes restent et resteront debout.
C’est pourquoi nous appelons toutes les femmes éprises de paix et de justice à rejoindre massivement la grande mobilisation prévue le lundi 14 décembre 2020 pour soutenir la population de Ratoma.
Nous partirons du rond-point de Bambeto à 9h pour finir à l’héliport de belle vue.
Vive les femmes de guinée
Vive la paix
Nous vaincrons