La fermeture des frontières terrestres avec certains pays voisins pendant un si long moment, est une situation tellement incompréhensible qu’elle mérite des interrogations. En plus d’être néfaste pour la mobilité des populations et les activités économiques, cette décision n’est toujours pas motivée par des preuves convaincantes d’une quelconque menace extérieure dont notre pays ferait l’objet.
Cela est d’autant plus évident, qu’à date seuls quelques pays sahéliens présentent un potentiel de risques sécuritaires compte tenu de la lutte contre le terrorisme à laquelle nos soldats prennent courageusement part. Heureusement que ce risque semble être bien géré et la frontière avec le Mali n’a jamais été fermée. Mais au regard de l’évolution de la situation et des récentes démarches de nos autorités, tout porte à croire qu’il y a un calcul politique particulièrement mesquin derrière cette mesure.
En effet, Alpha Condé dont le régime souffre de sérieux problèmes d’image, de crédibilité et de reconnaissance aux niveaux national et international, semble avoir créé ce levier de pression pour espérer se repositionner et devenir un interlocuteur au centre des préoccupations sous-régionales (la CEDEAO a été saisie du dossier par la Sierra Leone).
En d’autres termes, pour un dirigeant en mauvaise posture, c’est une stratégie qui consiste à créer des problèmes, susciter une pression maximale pour négocier au cas par cas en position de force, et se faire passer pour un pourvoyeur de solutions afin d’obtenir un bénéfice politico diplomatique. Et cela, sans se préoccuper des conséquences désastreuses de ses manœuvres malsaines sur ses concitoyens qui ne sont que d’innocentes victimes.
Aliou BAH, Président du MoDeL