L’avocat britannique a été élu nouveau procureur général de la CPI dans un vote aux Nations unies. Il aura la tâche de redorer le blason de la CPI.
Karim Khan a été élu au second tour pour un mandat de neuf ans. 122 pays ont voté pour lui. Il devient le troisième procureur de l’histoire de la CPI et succède à l’Africaine Fatou Bensouda.
Agé de 50 ans, Karim Khan connaît les couloirs et les moindres recoins des tribunaux internationaux. Tantôt avocat de la défense, tantôt des victimes, le Britannique a exercé dans à peu près tous les Tribunaux internationaux et spéciaux, que ce soit pour l’ex-Yougoslavie, pour le Rwanda, le Cambodge ou encore le Liban et la Sierra Leone, où il a été l’avocat pour un temps de l’ex-président Charles Taylor.
Devant la CPI, il a déjà représenté l’ancien vice-président du Kenya, William Ruto, le Congolais Jean Pierre Bemba, mais aussi Saïd al-Islam Khadafi, fils du dictateur libyen, lors de leur procès.
Mais la consécration pour ce spécialiste du droit pénal et des droits de l’homme arrive en 2018, lorsque le Secrétaire général de l’Onu le nomme à la tête d’une enquête spéciale sur les crimes du groupe Etat islamique.
Cette enquête réunit des preuves des massacres et des exactions commises par le groupe djihadiste en Irak, notamment contre la minorité yézidie. Un dossier colossal, vu l’ampleur des découvertes macabres jusqu’à présent. Les preuves doivent ensuite servir aux tribunaux irakiens de poursuivre les coupables.
Impartialité
A 50 ans, Karim Khan a donc déjà une longue carrière derrière lui.
Désormais, en succédant à Fatou Bensouda au poste de procureur général, il aura la tâche de redorer le blason de la CPI, souvent critiquée pour ne mettre en accusation que des Africains.
De ce point de vue, le premier dossier brûlant pourrait ainsi se trouver au Proche-Orient. Car la Cour s’est récemment déclarée compétente pour lancer une enquête dans les Territoires palestiniens sur de possibles crimes de guerre commis par les forces israéliennes et palestiniennes.
Ce sera donc à Karim Khan de décider si cette enquête doit être ouverte, malgré les objections d’Israël.
Avec DW