Bien qu’il soit rare de trouver une femme électricienne auto, il en existe quand même. A Fria, ville minière située à 160 kilomètres de la capitale guinéenne, une adolescente s’illustre particulièrement dans le domaine.
Mariama Ciré Diallo, élève en classe de 6ème année dans une école publique de la place, est tombée amoureuse de ce métier pratiquement exercé par les hommes.
Dans un garage auto situé en bordure de route au cœur de la commune urbaine, la jeune fille rivalise d’ardeur avec les autres apprentis, tous des hommes. Vêtue d’un pantalon jean, d’un t-shirt, chaussure fermée, Ciré a décidé de briser le plafond de verre.
<< Mon choix de faire ce métier est dû à ma passion pour les voitures. Quand j’étais encore plus petite, parmi mes jouets que mes parents m’ont achetés, il y avait une petite voiture. C’est elle que j’aimais de plus par rapport aux autres. Chaque fois qu’elle tombait, je rassemblais les pièces et je les remontais les unes après les autres. C’est comme ça que j’ai grandi avec cette envie de faire la mécanique >>, a-t-elle déclaré pour revenir sur son amour pour les véhicules.
Contrairement à la plupart des filles qui optent pour des métiers plus faciles, Mariama Ciré elle, a en dépit de l’opposition de son père au départ, réussi à le convaincre.
<< Moi quand j’ai eu envie de faire un métier parallèlement à mes études j’ai remarqué que toutes mes copines qui font des métiers sont
soit dans la couture, la coiffure ou dans la teinture. Alors je suis allée dire à mon père que je voudrais bien faire un métier il m’a dit d’accord mais quel genre de métier voudrais-tu faire ? je lui ai répondu la mécanique, il a explosé de rire, il m’a dit ma fille la mécanique c’est pour les hommes et non pour les filles. Je lui ai dit moi c’est cela que j’aime, laissez moi faire la mécanique. Finalement il a accepté et comme ça que je suis devenue apprentie >>, explique la jeune fille.
En tant que femme, Ciré rencontre des difficultés dans l’exercice de son métier. Pour elle, ces difficultés sont mineures et ne constituent aucun obstacle à son épanouissement.
<< Depuis que j’ai commencé ce métier je n’ai pas eu de problème avec mes amis apprentis hommes. Vous savez ici, le titre de maître c’est en fonction de votre arrivée. Celui qui rentre avant vous est votre maître, ainsi de suite. Ce qui fait que le respect est mutuel entre nous. C’est vrai que dès fois il peut nous arriver de nous disputer mais ça s’arrête là. Nous travaillons tous ensemble sans exception. Je ne suis favorisée que lorsqu’il s’agit de déplacer les charges telles que les moteurs ou dès fois la grande caisse à outils. Le grand maître me dit toujours de ne pas les prendre parce qu’elles sont trop lourdes. Ce sont les hommes qui les déplacent et c’est le seul moment où je me sens favorisée. Tout le reste, nous le faisons au même pied d’égalité >>, dévoile-t-elle.
Naturellement, voir une jeune fille exercer ce métier, de surcroît de son âge, le laisse pas indifférents les observateurs. De cet état fait, l’adolescente en est consciente.
<< Les clients quand ils me voient travailler ils sont étonnés. Un jour, je me rappelle qu’un Monsieur, après qu’on ait fini de réparer l’alimentation de sa voiture, en allant il a fait descendre la vitre et ma donné de l’argent pour m’encourager >>, indique-t-elle.
Amoureuse de l’école, la jeune fille concilie ses deux activités préférées. Elle invite ses paires à lui emboîter le pas.
<< Pour moi il n’ y a pas de métiers dédiés aux hommes ou aux femmes, tout le monde est libre d’apprendre un métier de sont choix. Moi je suis élève mais après l’école je suis au garage, le soir quand je rentre je révise, je fais mes devoirs et je me couche. J’invite toutes les filles qui sont à l’école ou la maison, à faire un métier car il ne faudrait pas s’asseoir et dire que ça c’est un métier pour l’homme. Si c’est la menuiserie, la maçonnerie, la soudure ou l’électricité qui vous plaisent, faites-les. Le métier doit être le premier mari de la femme >> , exhorte Mariama Ciré Diallo.
Alimou Gaoual Bah pour friaguinee.net
J’ai eu la chaire de poule pendant tout le temps que j’ai fais en lisant ce article pathétique ! Mes encouragements à cette merveilleuse fille, que Dieu fasse qu’elle réalise toutes ses ambitions à l’école et au garage. Bon courage Mariama Ciré Diallo.