Un homme a été découvert sans vie dimanche matin sur une plage de l’enclave espagnole de Ceuta, a appris l’AFP auprès de la Garde civile. « Encore vêtu de vêtements et portant une palme » à un pied, l’homme semble être arrivé à la nage depuis le Maroc voisin.
Le corps sans vie d’un homme a été découvert, dimanche 4 avril, dans la matinée, sur la plage de Benzu, dans l’enclave espagnole de Ceuta, à proximité de la frontière avec le Maroc, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la Garde civile.
L’homme « était encore vêtu de vêtements de ville et portait une palme » à un pied, a précisé ce dernier. En raison de ces détails, « nous supposons qu’il venait du Maroc » à la nage mais cela n’a pas encore été confirmé, tout comme la cause exacte du décès, qui semblait récent en raison de l’état du corps, a-t-il expliqué.
Il s’agit d’ »un homme d’environ 60 ans avec une pièce d’identité française », a par ailleurs ajouté le porte-parole.
« Nous considérons que le document d’identité que nous avons lui appartient », a-t-il précisé, soulignant que la police judiciaire enquêtait pour « vérifier que ce document est authentique ».
Cas « assez atypique »
Le cas du corps présumé français « est assez atypique », a reconnu le porte-parole notamment en raison de son âge car les migrants qui tentent le passage sont généralement âgés de 20-30 ans.
Interrogé sur l’éventualité d’un lien avec le narcotrafic, très développé entre les côtes marocaines et espagnoles, le garde civil a que cela n’aurait « pas beaucoup de sens ».
Un migrant – probablement marocain – a, quant à lui, réussi à passer à la nage dans la nuit de samedi à dimanche et a été hospitalisé du côté espagnol en état d’hypothermie, a précisé le porte-parole.
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Des migrants venus du Maroc tentent régulièrement de rejoindre par la mer les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla à la nage depuis les ports marocains voisins. Selon Ali Zoubeidi, professeur à l’Université Hassan 1er et spécialiste de l’immigration, interrogé par InfoMigrants il y a quelques jours, ces tentatives se sont multipliées avec la pandémie de coronavirus.
« Le processus est généralement le même pour tous les migrants : ils essaient d’entrer dans le port [marocain] de Beni Ansar tôt le matin, à l’aube, pour ne pas être vus », a-t-il commenté. « Les candidats à la nage achètent généralement des combinaisons et des palmes dans les marchés alentours. Ils espèrent avoir moins froid et aller plus vite. »
Selon l’Observatoire des droits de l’Homme, plusieurs centaines de migrants ont tenté de rejoindre à la nage ces enclaves espagnoles depuis le mois de septembre 2020.
Avec infomigrants