Détenu depuis plus de six mois à la maison centrale de Conakry, l’épouse d’Ousmane Gaoual Diallo a, dans une lettre publiée par Africaguinée.com, déploré les conditions d’incarcération de son mari mais affirme cependant être prête à se battre avec toutes les personnes de bonne volonté pour surmonter cette terrible épreuve .
Ci-dessous la copie de la lettre
« Cher époux Ousmane,
Tu es en prison depuis plusieurs mois maintenant. Ta mise en détention m’a bouleversée et continue à me bouleverser. Cette lettre pour t’affirmer mon soutien dans cette épreuve que tu traverses, que nous traversons car je suis touchée par cette situation dont je me sens prisonnière moi aussi. Les enfants et moi sommes sans nouvelles de toi. Nous souffrons de l’absence de communication avec toi, en nous imaginant ta solitude, ton manque d’espace et l’effet que cela peut avoir sur ton moral. D’où ma décision d’aller en Guinée, les laissant seuls ici
Lors de mon séjour en Guinée, j’ai remarqué les conditions de détention particulièrement pénibles que tu subis au regard de ton état de santé, maux de tête dûs aux bruits incessants et aux odeurs, mal de dent et maux de ventre dûs à la mauvaise alimentation insuffisante et composée de repas froids ou tièdes.
Des mycoses aux pieds à cause de l’insalubrité qui règne dans les cours, les cellules, les douches. Les locaux exigus ne permettant pas de se mouvoir et entrainant des problèmes de nerfs, de dos et d’articulations. Ces mois d’emprisonnement ont engendré plusieurs maux en toi. Le manque de protection face à cette pandémie dont tu as été victime et mis en isolement pendant un mois.
Un mois de traumatisme, de peine pendant lequel on m’a très vite interdit de te voir ne serait-ce que pour cinq minutes, un mois de stress, d’impuissance , d’atmosphère épuisante émotionnellement. Un mois d’angoisse face à l’incertitude de te revoir vivant ou pas.
J’ai été témoin des conditions dégradantes, humiliantes, permanentes que vous vivez au quotidien tes amis et toi. C’est inimaginable ! Pourquoi nous infliger cela ?
J’ai vu des familles de détenus méprisées, humiliées par des gens sans cœur et mes pensées vont vers elles ainsi que ma compassion. Pourquoi tant de cruauté ?
C’est dur, très dur mais nous devons rester unis et continuer à nous battre avec toutes les personnes de bonne volonté pour surmonter cette terrible épreuve et sortir enfin de ce cauchemar ».
Friaguinee.net