Ce 58 e anniversaire de la création de l’OUA, actuelle UA, doit être célébré par tous les Guinéens avec un sentiment de fierté. Car notre pays, porté courageusement par Sekou Touré et ses compagnons, a posé les premiers jalons qui ont directement mené à la création de l’organisation de l’unité africaine (OUA).
En effet, pour que le panafricanisme, courant idéologique defendue aux États-Unis defendue par la génération Markus Garvey et à Londres par Kwame Nkruma dans ses années d’étudiant, soit matérialisé sur le plan politique, il a fallu la constitution du 10 novembre 1958 qui stipulait dans son préambule :
« LEtat de Guinée affirme sa volonté de tout mettre en oeuvre pour réaliser et consolider l’unité dans l’indépendance de la Patrie Africaine. Pour ce faire, il combattra toutes tendances et toutes manifestations de chauvinisme qu’il considère comme de sérieux obstacles à la réalisation de cet objectif.
Il exprime son désir de nouer des liens d’amitié avec tous les Peuples sur la base des principes d’égalité, d’intérêts réciproques et de respect mutuel de la Souveraineté Nationale et de l’intégrité Territoriale.
Il soutient sans réserve toute politique tendant à la création des États-Unis d’Afrique, à la sauvegarde, à la consolidation de la paix dans le Monde. »
Et déclarait dans son article 34 ceci:
« La République peut conclure avec tout État africain des accords d’association ou de communauté, comprenant abandon partiel ou total de souveraineté en vue de réaliser l’unité africaine. »
Pour traduire ces dispositions constitutionnelles sur le terrain , des émissaires guineens tels les doyens Abdoulaye Ghana Diallo et Mohamed Kassory Bangoura avaient été envoyés dans tous les pays africains avec des lettres officielles signées par le camarade Président Sekou Toure dans l’unique but de les convaincre sur la nécessité absolue de réaliser l’unité africaine.
En novembre 1958 lors de sa visite au Ghana, le président Sékou Touré proposa au Président NKrumah la création d’une première organisation panafricaine. Cette organisation dénommée l’UNION DES ETATS AFRICAINS, prévoyait la création d’une monnaie unique, d’une armée commune, d’un marché commun et d’une politique étrangère unifiée. Elle sera rejointe par le Mali de Modibo Keita en 1960. C’est ce trio appelé » Union GHANA-GUINÉE-MALI » qui fut à la base de la création de l’OUA.
Treize mois après, les 3 pays participèrent, du 3 au 7 janvier 1961, à la Conférence de Casablanca et formèrent avec le Maroc, la République Arabe Unie (Egypte) et le Gouvernement Provisoire de la République Algérienne le groupe de Casablanca; une charte fut adoptée le 7 janvier 1961. Contre eux, Houphouêt et Senghor créèrent le groupe de Monrovia, composé de 21 Etats pour saper les efforts des fédéralistes. Ainsi pour éviter la division, le groupe de Casablanca fut obligé de renoncer à la création d’un Etat fédéral en 1963 et opta pour l’approche graduelle que proposait le groupe de Monrovia. Ainsi le 25 mai 1963, 32 Etats se retrouvèrent à Addis Abeba pour la création de l’OUA. Le Président Sékou Touré prononça « organisation de l’unité Africaine ».
Rendons à cesar ce qui l’appartient. Sekou Touré n’a pas été que le père de l’indépendance Guineenne. Il est indéniable que l’OUA doit son existence grâce à son combat acharné et surtout à sa vision de faire de faire l’Afrique, une seule et même patrie. Cela est un fait .
Khalil KABA
Citoyen Guinéen