Les surprises contre natures exprimées par des leaders d’opinion face aux attaques, bien que regrettables, contre les opposants qui ont pris part au mariage du jeune communiquant de la mouvance Macka Diaby, me semblent être très étranges et constituent à mon sens une certaine façon préméditée ou pas de cacher la maladie qui gangrène l’animation du débat politique Public en Guinée.
La pauvre Hadja Halimatou Dalein Diallo, épouse du président de l’UFDG, principal parti de l’opposition et femme politique très engagée, ne serait-elle pas victime du révers de médaille des leçons apprises par la jeune génération de la part de la classe politique actuelle?
Ce n’est un secret pour personne, que notre pays a connu ces dix (10) dernières années toutes les formes d’invectives, d’insolences et de violences, comme un élément central dans l’animation du débat public, notamment celui en politique, à la place des confrontations d’idées et de programmes. Et pour cause, les politiques ont cultivé chez les jeunes, l’esprit de violences et de haine envers tous ceux ou celles qui n’obéissent pas à la ligne politique de leur parti que ce soit dans l’opposition comme dans la mouvance.
Ainsi, être du camp adverse en Guinée ou sortir du dogme dans le débat au sein d’un même parti, signifie être un ennemi juré à abattre à tout prix et par tous les moyens. Il suffit de constater sur les réseaux sociaux, l’insolence contre celui ou celle, qui qu’il ou qu’elle soit, qui s’éverturerait à communiquer ou agir à contre-courant de la ligne de conduite d’un parti politique, même si celle-ci est mauvaise de la pire des formes de conduite.
Alors, se montrer indigne ou surpris de la réaction contre la pauvre brave dame Hadja Halimatou pour sa sociabilité constante exprimée par sa présence à la cérémonie de mariage du jeune célèbre communiquant du parti au pouvoir Harfamoussaya Macka Diaby, est une forme de volonté de noyer le poisson. Pour les autres, dits leaders politiques qui ont reçu les attaques pour les mêmes motifs, qu’ils s’en prennent à eux-mêmes, en regardant dans le rétroviseur pour juger le caractère républicain ou pas de leurs propos antérieures et surtout quand on sait que pour la plupart d’entre eux, ils ont fait le choix du populisme politique vide de contenu comme moyens d’être vu ou connu.
En conséquence, Face aux comportements regrettables des jeunes communicants, au lieu de se montrer étonné ou s’indigner comme un sorcier qui vient pleurer la mort d’un enfant qui a été “mangé par sa loge de sorcellerie”, prenons plutôt conscience de la gravité du mal en l’attaquant à la racine afin de changer de paradigme. Pour cela, combattons entre autres le militantisme aveugle érigé en dogme en cultivant l’esprit républicain et le patriotisme à travers le civisme politique, la justice et le travail.
Abdoul sacko
Acteurs de la société civile,
Consultant sur des questions de conflits et d’intégration des jeunes/femmes