L’Assemblée nationale a adopté lundi un nouveau code électoral, un texte défendu par le ministre de l’Intérieur, issu du dialogue politique lancé en 2019 par le chef de l’État avec en perspective les élections locales de janvier 2022, avant les législatives et la présidentielle de 2024. La majorité se félicite d’ «avancées majeures», mais l’opposition dénonce un «recul démocratique».
Les travaux ont débuté avec plus de 3 heures de retard et dès le début de la session, l’opposition parlementaire est montée au créneau sur les articles qui excluent de fait les candidatures de Khalifa Sall, ex-maire de Dakar et de Karim Wade, fils de l’ancien chef de l’État.
Condamnés par la justice, ils sont privés de leurs droits civiques et politiques. Pour Dethié Fall, député non inscrit, le dialogue national – qui a duré 2 ans – a accouché d’une souris. Il dénonce un «agenda» du président Macky Sall
«Il est dans un timing de maîtrise des candidatures pour que demain il puisse distribuer la possibilité d’être candidat à qui il veut,explique le député.Il a utilisé d’autres méthodes avec Khalifa Sall et Karim Wade, mais ces nouvelles dispositions sont pour les autres qu’il veut éliminer. Il veut forcer ce troisième mandat, il n’y a que cela qui l’intéresse».Ces dispositions concernant les personnes condamnées ne sont pas nouvelles, répond la majorité. Abdou Mbow, député du parti présidentiel et premier vice-président de l’Assemblée, insiste plutôt sur les 25 points qui ont fait l’objet de consensus.
«C’est depuis 1992 que c’est dans le code donc, ce n’est pas le président Macky Sall et sa majorité qui ont changé cela. L’opposition a demandé l’élection du maire au suffrage universel direct, ce que l’on a accepté. On a accédé à toutes les requêtes donc l’opposition est en train de faire de la manipulation», affirme-t-il.
Le nouveau code électoral doit être promulgué avant le 23 juillet, soit six mois avant les élections locales, pour être dans les délais prévus par la CEDEAO.
RFI