Alors que les températures atteignent des records en Afrique du nord, les corps de 6 migrants, deux femmes et quatre enfants, ont été retrouvés dans le sud du désert tunisien, non loin de la frontière algérienne. Les victimes seraient mortes de soif.
Six migrants de l’Afrique subsaharienne ont été retrouvés morts « probablement de déshydratation » au milieu du désert dans le sud de la Tunisie, près de la frontière algérienne, au moment où le pays enregistre des records de température.
« Deux femmes et quatre enfants ont été retrouvés morts dans la nuit de mercredi dans le Sahara de Tozeur (sud) et à deux kilomètres de la frontière algérienne », a indiqué jeudi à l’AFP un haut responsable local, sous couvert d’anonymat.
Une information confirmée par Mongi Slim, directeur du Croissant-Rouge, en Tunisie, joint par InfoMigrants. « C’est dramatique, je ne sais pas comment ces personnes ont fait pour traverser le désert, il fait actuellement 50 degrés dans le désert de Tozeur », explique-t-il. Ce désert se situe à la frontière tuniso-algérienne. « Ils sont vraisemblablement morts de soif. Les enfants étaient en bas âge de ce que j’ai pu apprendre ».
« Le rescapé a dit au groupe de l’attendre pour aller chercher de l’eau »
Un survivant a été retrouvé par une patrouille de sécurité, perdu dans le désert de Tozeur alors qu’il était à la recherche d’eau pour le reste du groupe. « Le rescapé avait dit au reste du groupe de l’attendre le temps de trouver de l’eau. C’est sur la route qu’il a croisé la garde nationale tunisienne. Mais le temps d’aller chercher de l’eau et de revenir sur les lieux, tout le monde était mort », continue Mongi Slim qui a pu échanger avec les autorités.
L’Organisation internationale des migrations (OIM) en Tunisie, contactée par InfoMigrants, a affirmé avoir pris en charge le rescapé du groupe. « Il va bien mais il est épuisé, il se repose dans un foyer de Zarzis », explique Paola Pace, cheffe de mission adjointe de l’OIM en Tunisie. « Il a 23 ans, il ne faisait pas partie de la famille des victimes. Il faisait simplement partie du même groupe ».
« La route migratoire empruntée est connue »
L’OIM attend désormais la confirmation des causes des décès. « Si la déshydratation est la cause de la mort, cela serait assez inédit. En 4 ans et demi à mon poste, je n’ai encore jamais vu de personnes mourir de soif sur le sol tunisien », continue Paola Pace.
Selon le responsable du Croissant-Rouge tunisien, les victimes étaient toutes de nationalité nigériane. « La route qu’ils ont empruntée est une route migratoire connue. Ils ont remonté le Niger, puis l’Algérie. L’idée étant de traverser la Tunisie pour rejoindre le nord de la Libye et tenter, ensuite, la traversée de la Méditerranée ».
Une enquête a été ouverte, et les corps des migrants ont été transportés à l’hôpital de Nafta, près de Tozeur.
Ces derniers mois, à la faveur du printemps et de l’été, les départs clandestins depuis la Tunisie vers l’Europe ont augmenté.
Depuis le début de l’année 2021, au moins 1 000 migrants sont morts ou ont disparus en tentant de traverser la Méditerranée, selon les dernières statistiques de l’Organisation internationale des migrations (OIM).
IM
