Tout le monde le savait, la Guinée était fortement en ébullition ces dernières années et de manière plus accentuée ces derniers mois. Mais rien ne pouvait laisser présager que le régime Alpha Condé allait s’écrouler comme un château de cartes il y a quelques jours.
Maintenant que ce pas est franchi avec une nouvelle fois, la prise du pouvoir par les militaires pour une transition qui se profile, de nouveaux défis s’imposent. Ils sont à la fois les causes de la crise politique la plus aiguë que la Guinée ait connue et les conséquences du coup d’état du 05 septembre 2021.
Loin de pouvoir étaler tous ces défis dans cette tribune, j’aimerais citer quelques-uns et qui constituent un des préalables à la refondation de l’Etat et au succès des élections à venir. S’il est conduit dans la transparence, ce processus, pourrait réparer autant de préjudices, car tout pouvoir doit s’armer de légitimité mais aussi de légalité pour affronter tous les défis de développement et de rassemblement comme les nôtres.
La question lancinante relative à la révision du fichier électoral, à été de tous les temps un problème majeur en Guinée, le précédent régime ayant fait de cette étape du processus, l’une des clés de son accaparement du pouvoir.
Il faut se pencher au plus vite sur les voies et moyens permettant de corriger ces graves manquements par d’un côté, la mise en place d’un véritable cadre législatif, et de l’autre, à travers un recensement général de la population en vue d’établir non seulement un fichier, mais aussi des listes et cartes électorales débarrassées de tous soupçons.
Ne pas y remédier, c’est prendre le risque d’entretenir de nouveaux horizons faits d’incertitudes pour la prochaine direction que prendra encore notre pays.
Devant cet armada de contraintes se dresse un autre problème majeur en amont et en aval de la crise sociopolitique guinéenne. Il s’agit bien entendu de nous-mêmes c’est-à-dire les hommes, femmes et jeunes qui composent cette nation au sommet de laquelle se trouve l’élite nocive.
Les Guinéens doivent faire peau neuve en ayant la capacité de veiller à la régularité des institutions et exiger le respect scrupuleux de la vérité des urnes. L’UFDG en a été la principale victime de 2010 à 2021.
Autant dire que la Guinée vient de loin même si le chemin reste encore long. Nous devons ainsi faire le sacrifice de changer nos mentalités avec tout le recul que cela implique.
Dans ce contexte, en combien de temps est-il possible de créer ce <
Il ne s’agit pas en effet d’organiser simplement des élections mais plutôt de tracer la voie d’une bonne gouvernance démocratique et économique durable. Nous avons la lourde responsabilité d’engager ce débat et d’en tirer toutes les conclusions nécessaires que d’opter pour des décisions hâtives. C’est en cela qu’il faut interpeller tous les acteurs aussi bien internes qu’externes.
La transition qui s’amorce doit etre menée avec certitude en mettant en avant des priorités parmi tant d’autres. Devons-nous nous attaquer à tout à la fois avec le risque de précipiter les choses, ou aborder les sujets étape par étape et en toute sérénité, quittes à nous étendre dans la DURÉE ?
Ce qui renvoie à cette autre question de savoir combien de temps il faut accorder à la période de transition ? Car tout est à construire en Guinée.
Ousmane Gaoual Diallo