Depuis 300 ans, la Guinée n’a jamais eu ni son indépendance, ni sa liberté. Après l’esclavage et la colonisation, s’en est suivie la dictature. Pour la première fois, la corde autour de notre cou se lâche un peu.
La prise du pouvoir par le Conseil National du Rassemblement pour le Développement le 5 septembre dernier nous pousse à mener un certain nombre de réflexion pour nous permettre de rebondir et d’être plus forts que jamais.
Pour notre part, dans cette lettre ouverte, nous nous adressons aux guinéens (tout azimut) et au chef de l’Etat, le colonel Mamadi Doumbouya.
Il y a quelques mois, la Guinée était tombée dans un piège, Seul Dieu savait vers où on se dirigeait. La prise du pouvoir par le CNRD le 5 septembre dernier dénote d’un courage énorme et un risque élevé en dépit de leurs vies qui étaient en danger et celles de leurs proches.
- Je demande aux hommes politiques, d’oublier un temps, peu soit-il, le fauteuil présidentiel pour les deux prochaines années. Je vous demande de mettre ces deux ans à profit pour retourner vers vos bases respectives (ce qui fait la force des partis politiques), pour remobiliser davantage les troupes pour que les uns et les autres comprennent que la Guinée est notre bien commun. Si cela est acquis à la base de chaque formation politique, nous irons vers des élections tranquilles, transparentes dont les résultats seront acceptés de tous au grand bonheur du peuple de Guinée.
- Aux commerçants et autres opérateurs économiques du pays, mettez votre savoir et votre capacité au profit du développement de la Guinée. N’attendez pas que le gouvernement qui sera mis en place vienne forcément vers vous. Faites le premier pas et aidez le pays à poser les bases d’un développement certain pendant cette transition.
- Je demande au CNRD d’approcher les jeunes ministres du gouvernement déchu. C’est eux les braves et honnêtes hommes qui connaissent le système, ce sont eux qui peuvent vous dire la vérité et la réalité. Il faudra aussi prendre en compte le courage de la presse privée et celui des avocats de la défense.
- Aux imams, je leur conseille de vérifier leur leçon et surtout leur foie ; de diffuser les messages de paix, de tranquillité et de vivre ensemble. Qu’ils refusent de s’identifier à un clan et qu’ils ne servent que selon les vertus de l’islam.
C’est après tout ça que les politiques, puisque c’est ça aussi leur mode de vie, peuvent penser au fauteuil présidentiel et aller aux élections pour l’avoir. C’est en ce moment qu’on peut commencer a y penser au fameux fauteuil a Sèkhoutouréyah
Elhadj Aly Diaby, porte-parole des sages de Touba et Benkatoo