Le président Nana Addo Dankwa Akufo-Addo a déclaré que pour éviter les cas de coup d’État dans la sous-région, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, la CEDEAO, doit sérieusement envisager d’interdire les candidatures au troisième mandat présidentiel.
Akufo-Addo, qui est l’actuel président de la CEDEAO, a fait cette proposition lors d’une interview sur Ashh FM, une radio basée à Kumasi, au cours de la deuxième journée de sa tournée régionale.
Il répondait à une question sur les accusations selon lesquelles le bloc n’avait pas fait grand-chose pour empêcher le dirigeant guinéen déchu Alpha Condé de modifier la Constitution pour lui permettre de briguer un troisième mandat, mais s’était insurgé après la prise de contrôle dirigée par Mamady Doumbouya.
« Ce que je peux dire, c’est qu’il y aura toujours des raisons pour une intervention militaire, mais la CEDEAO a convenu qu’à aucun moment une intervention militaire n’est justifiée. Nous sommes opposés par principe aux interventions militaires », a déclaré Nana Akufo-Addo.
« Ce n’est pas la raison pour laquelle les contribuables ont payé pour que les militaires soient en uniformes et portent des armes(…) La population est capable de régler ses problèmes par les urnes, ” a-t-il souligné.
Au sujet du troisième mandat, il l’a qualifié de malheureux mais a souligné que Condé avait reconnu qu’il y avait la nécessité d’un processus pour lui permettre de se présenter d’où le référendum de 2000 qui lui a permis de briguer un autre mandat.
“Je pense qu’à ce stade, une partie du protocole de la CEDEAO sur la bonne gouvernance interdit le troisième mandat dans n’importe quel pays. Je suis convaincu que c’est quelque chose que nous devrions faire pour empêcher ce genre de chose de se produire”, a-t-il martelé.
Le Chef de l’État ghanéen a précisé qu’il parlait à titre personnel et non en tant que président actuel.
Il a dû faire face à deux coups d’État l’année dernière: D’abord au Mali et plus récemment en Guinée.
Nana Addo était à Conakry où il a tenté en vain de demander la libération de Condé, il a été célébré par les Guinéens qui ont hué son homologue ivoirien Alassane Ouattara qui a également choisi de briguer un troisième mandat l’année dernière après la mort subite de son successeur choisi, Amadou Gon Coulibaly.