Au Sénégal, c’est l’aboutissement d’un défi un peu fou : les premières bouteilles de vin du domaine du Clos des Baobabs – millésime 2020 – sont commercialisées, depuis mardi dernier, après l’autorisation de fabrication et de mise en vente délivrée par les autorités sénégalaises. C’est le premier vin produit dans le pays, un projet qui a débuté en 2013.
Jusqu’ici, seul le Cap-Vert produisait du vin en Afrique de l’Ouest, sur l’île volcanique de Fogo.
Désormais, il y a donc aussi un vin « made in Sénégal » sur le marché, fruit d’une longue aventure pour les associés français François Normant et Philippe Franchois : « Le jour est très important parce qu’après huit ans d’expérimentation, nous pouvons enfin, suite à un agrément alimentaire du Sénégal, être visibles chez les cavistes ou dans les restaurants. »
La production reste limitée, pour l’heure, avec moins de 1 000 bouteilles par an. Les quelques hectares de vignes du Clos des Baobabs sont situés à Nguekokh, à environ 70 km au sud de Dakar : « C’est vrai que le rendement est faible, ici, pour deux raisons, c’est que le climat est là… On va dire que c’est un vin du Sahel. Et puis, nous avons aussi des mortalités assez élevées par les termites. »
Produire du vin dans un pays à 95% musulman, cela n’est pas paradoxal, assure Philippe Franchois. « Cela fait partie de la diversité, notamment du Sénégal. Le meilleur exemple à contrario, c’est le Maroc qui est un grand pays viticole émergent et qui est aussi un grand royaume musulman. »
Un vin issu d’un cépage grenache, d’une couleur légère, qui « pourrait se rapprocher du Pinot noir de Bourgogne », selon ses producteurs, et qui reste réservé à une clientèle aisée. Pour les particuliers, en effet, la bouteille est vendue 24 000 FCFA, soit un peu plus de 36 euros.
RFI