Depuis plusieurs années, la classe politique Guinéenne a peu renvoyé une image aussi unitaire d’elle qu’à la mise en place du CPP. Le problème, c’est qu’elle l’est tellement qu’elle multiplie à l’infini les manières de l’être.
Une fois encore, comme cela a été si bien redouté, cette image unitaire n’était qu’une fausse impression.
A peine constitué, le collectif va trop vite se fragmenter. Le consensus s’est lézardé. Les antagonismes anciens sur fond d’intérêts partisans et de guerre de leadership, ont alors fini par éroder la perspective de l’unité d’actions.
Désormais, il y a pour l’heure, d’un côté le CPP, de l’autre le FPP, tous des regroupements de partis politiques.
Difficile de croire que face au défi disruptif d’un retour rapide à l’ordre constitutionnel, dans un nouveau système de gouvernance qui a d’autres priorités, que ce soit seulement un sujet si banal relatif au porte-parolat dudit collectif, qui devrait d’ailleurs être traité dans les divers, qui conduit à la scission.
Douchant ainsi l’espoir de voir se former une force de pression face à une junte militaire qui n’est pas pressée à définir la durée de la transition, mais qui est cependant au pas de charge pour donner un sens au poncif ‘’refondation de l’Etat’’, qui, eu égard les actes posés depuis le coup d’Etat, ne se matérialise, pour le moment, que par la décapitation de l’administration, quoi qu’il advienne, ce par des approches surannées à efficacité très réduite.
On peut donc s’interroger, si tout ça a été fait pour ça, ces différentes grandes retrouvailles couronnées de discours, qui ont annoncé, mais en vain, la création de ce fameux collectif.
En dépit de tout, l’espoir est toujours permis de voir cette unité d’actions. Le déclic viendra du fait que ces acteurs opposés, sont, cependant, pour la plupart convaincus du manque de considération dont ils souffrent tous, de la part du président de la junte.
Un homme tout en muscle et en mystère, aussi chaleureux et attentif qu’il peut être glacial et brutal, qui oppose toujours à ses interlocuteurs politiques, ce regard bleu qui lui sert tantôt à séduire tantôt à inquiéter. Devant ceux-ci, le colonel Mamadi Doumbouya prononce d’une voix placide les mots les plus acides.
Il en a fait lors du déjeuner qu’il a récemment offert à la classe politique.
D’un ton goguenard, le colonel Mamadi Doumbouya a lancé à la figure de celle-ci, que leur antagonisme entravera la mise en place du CNT. Se débinant d’une responsabilité qui est pourtant sienne et qui est indispensable à la définition d’un chronogramme de la transition.
Devant l’impossible, nul n’est tenu ! S’unir pour agir, ou périr ensemble, sera sans doute ce qui va inspirer des grands leaders, certes opposés aujourd’hui, mais qui n’ont pas intérêt de voir la transition s’éterniser à leur dépend. Tout cela peut être facultatif quand chacun prêche pour sa chapelle et pense se jouer de l’autre.
En attendant, la junte jubile et va lentement sur les questions en lien au retour à l’ordre constitutionnel.
Mognouma