Edito- La CEDEAO et le CNRD se livrent une guerre sans nom. (Mognouma)

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Le fait est rare, voire mĂȘme rarissime en diplomatie. Le coup de Trafalgar de ce jeudi, en effet, a braquĂ© les projecteurs sur le rĂ©gime du CNRD qui s’est offert Ă  satiĂ©tĂ©, non sans consĂ©quence, le teigneux PrĂ©sident du Bissau, dont les agissements, faut-il le reconnaitre, dĂ©bordent de courtoisie et d’élĂ©gance diplomatique que commande ce niveau de responsabilitĂ©.

Qu’à cela ne tienne, et par dessus-tout, on a eu droit Ă  des rĂ©pliques de mauvais gout. Et pourtant, cette fois-ci, les commentaires d’Embalo n’étaient pas des Ă©carts de langage, comme il s’était illustrĂ© rĂ©cemment, il y a plus d’un an, contre le PrĂ©sident dĂ©chu Alpha CondĂ© qu’il massacrait Ă  son aise, et Ă  chaque occasion, au nom du combat pour le respect de l’alternance dĂ©mocratique.

Le ton est dur, trop dur, d’ailleurs. Il est mĂȘme Ă  la limite injurieux .

« Mensonge grossier, guignol, amuseur public, Embalo l’emballĂ© » sont les termes d’une rare violence qu’on a pu lire dans les diffĂ©rentes rĂ©pliques Ă  un adversaire dĂ©clarĂ© .

C’est difficile de croire que tout cela soit destinĂ© Ă  rĂ©pliquer Ă  la prise de position supposĂ©e du PrĂ©sident en exercice de la confĂ©rence des chefs d’Etats de la CEDEAO. Celui-ci, faut-il le rappeler, avec son langage sans dĂ©tours, toujours direct, souvent choquant, et qui a le don de radicaliser, a rappelĂ© un principe de la CEDEAO concernant les rĂ©gimes de transition. Cela, en y mettant bien Ă©videmment son moi. C’est celui qui consiste Ă  ne pas permettre aux putschistes dans l’espace sous rĂ©gional de rester au pouvoir, au-delĂ  de 24 mois, soit deux ans. Et pourtant, avant lui, d’autres voix non des moindre de cet espace ont soutenu avec vĂ©hĂ©mence ce principe. Il s’agit notamment du PrĂ©sident de la Cote D’Ivoire, Alhassane Ouattara et celui du Senegal, Maky Sall.

La diplomatie Ă©tait le canal le mieux indiquĂ©, pour rĂ©pondre Ă  l’impĂ©nitent Embalo, accusĂ© d’avoir une trop grande obsession de diaboliser le pouvoir de Conakry. Celle-ci l’aurait fait dans les termes qui sied avec la mĂ©thode appropriĂ©e.

Le sommet extraordinaire de la CEDEAO qui s’est tenu Ă  New york en marge de l’assemblĂ©e gĂ©nĂ©rale des Nations Unies a plutĂŽt dĂ©cidĂ© des sanctions progressives contre la junte au pouvoir. Encore une fois, les militaires au pouvoir Ă  Conakry, s’en sortent plutĂŽt pas mal. Il n’y a point d’hĂ©catombe comme l’ont subodorĂ© bien des observateurs.

L’occasion ainsi donnĂ©e, hĂ©las ; aux faucons du systĂšme, dĂ©sormais de plus en plus nombreux, eux qui auraient probablement conseillĂ© au PrĂ©sident du CNRD de permettre ces types de rĂ©actions, de perpĂ©tuer la pratique. Une pratique qui proclame et revendique le nationalisme. Une facilitĂ© qui par moments sent quelque peu son populisme avec des sĂ©ries d’affirmations qui permettent Ă  bien de ceux qui les Ă©mettent de s’en tirer Ă  bons comptes.

Attention à l’enlisement de la situation avec les positions qui risquent de se radicaliser.

Dans tous les cas, le prĂ©sident du Niger, Mohamed Bazoum, le reconnaĂźt lui-mĂȘme. En n’étant pas membre de l’UEMOA et avec sa façade maritime, la GuinĂ©e n’est pas aussi vulnĂ©rable face aux sanctions de la CEDEAO que l’a Ă©tĂ© le Mali.

In DJOMAMEDIA

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