Coopération parlementaire : Maliens et Guinéens à un niveau sans précédent ! (Par Mohamed Baldé)

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Les colonels Mamadi Doumboouya et Assimi Goïta ont donné le « la ». Le premier a honoré de sa présence la célébration de l’indépendance du Mali à Bamako, aux côtés du second qui, lui-même, a récemment dépêché à Conakry une forte délégation à l’occasion de la fête nationale du 2 octobre. Des membres du gouvernement malien ont participé au conseil des ministres en Guinée, et vice versa. Tout comme la Guinée avait refusé d’appliquer les sanctions de la CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) contre le Mali ; ce dernier n’a pas manqué de condamner celles récemment annoncées à l’encontre du pays de Mamadi Doumbouya par ladite organisation sous-régionale.

Les présidents des CNT (Conseils nationaux de transition) guinéen et malien, Dansa Kourouma et Malick Diaw, ont, dans leur sillage, joué également leur partition.

En parfaite harmonie, ces organes législatifs se sont engagés à œuvrer pour une réussite des transitions en cours dans leurs pays, afin d’y ouvrir de nouvelles pages porteuses d’espérances. Ils ont également décidé de franchir un nouveau palier dans la coopération parlementaire. Comme l’illustrent parfaitement les fruits de la visite que Dr. Dansa Kourouma vient d’effectuer à Bamako, à la tête d’une importante délégation du CNT de Guinée.
Une visite d’amitié et de travail dont l’aboutissement, à l’évidence, est allé bien au-delà de la routine des relations diplomatiques classiques.

Si des liens séculaires de fraternité lient les peuples des deux pays, unis par l’histoire, la proximité géographique, la culture, etc., c’est sans doute un fait inédit que leurs législateurs aillent aussi loin dans la collaboration. Après la participation des conseillers venus de Conakry aux travaux du CNT Mali, les deux organes législatifs ont décidé d’inscrire l’heureuse initiative dans la durée.

De retour dans la capitale guinéenne, le week-end dernier, c’est non sans fierté et bonheur que Dr. Dansa Kourouma a annoncé que, dorénavant, il sera recueilli l’avis des conseillers nationaux du Mali pour tout projet ou propositions de loi en débat au sein du CNT de Guinée, et réciproquement.
Un grand vent de panafricanisme avait soufflé dans la région au lendemain des indépendances, marqué notamment par la création de l’Union Ghana – Guinée en novembre 1958, qui sera rebaptisée Union des États africains et à laquelle le Mali adhèrera en 1960. Une initiative qui avait suscité un grand espoir, avant de faire malheureusement long feu.

Depuis, il n’est guère exagéré d’affirmer qu’il n’y a pas eu un signal plus fort en faveur de l’intégration des deux pays, au niveau parlementaire, que celui que Dansa Kourouma et Malick Diaw viennent d’acter au bord du fleuve Djoliba.

Avec la bénédiction et l’impulsion des colonels Doumbouya et Assimi Goïta (qui fera au Dr. Kourouma l’honneur de le recevoir au Palais de Koulouba).

Une avancée à mettre au compte de la transition pilotée par le CNRD (Comité national du rassemblement pour le développement), pour lequel l’intégration africaine est plus qu’un simple leitmotiv : une profonde aspiration et une priorité. Ainsi qu’à l’abnégation et au doigté du Dr. Dansa Kourouma et du colonel Malick Diaw.

Pendant qu’il participe à la 145e Assemblée de l’UIP (Union inter-parlementaire) à Kigali (Rwanda), du 11 au 15 octobre 2022, il est fort à parier que le président du CNT de Guinée médite déjà aux moyens d’étendre l’initiative de Bamako à d’autres pays africains. Notamment voisins.

Mohamed Baldé, journaliste

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