DĂ©cidĂ©ment, et comme câest regrettablement le cas depuis le dĂ©but de cette transition, en tout cas câest lâimpression largement partagĂ©e, les actions judiciaires, Ă quelques exceptions prĂšs, sont trĂšs peu conformes Ă la promesse prĂ©sidentielle initiale dâapparence sincĂšres.
Celle de permettre aux GuinĂ©ens de vivre leur rĂȘve. Vivre dans un pays de justice oĂč lâinjustice Ă©tait un fait banal qui sâĂ©tait imposĂ© en mode de gestion prisĂ©. Cette ode qui rĂ©sonne dans les oreilles depuis bien trop longtemps, a du mal se concrĂ©tiser.
Les actions judiciaires, pour la plupart, sont trĂšs marquĂ©es par la crainte et le ressentiment. Câest lâĂ©ternel dĂ©senchantement, comme si le pays est condamnĂ© Ă ce destin dâinjustice.
Sinon, en rĂ©alitĂ©, lâidĂ©e de poursuivre des cadres qui avaient fait de la GuinĂ©e, un abreuvoir, en se servant de façon Ă©hontĂ©e et sans retenue, de ses maigres ressources, est une Ćuvre de salubritĂ© publique.
Elle est mĂȘme tout simplement indispensable pour sortir si riche pays du gouffre dans lequel il a Ă©tĂ© plongĂ© depuis toujours.
La dĂ©marche est si noble que le pays Ă©tait vampirisĂ©, son administration transformĂ©e en caverne de brigands. Donc, en soit, il le fallait, il le faut. Sauf quâil faut y mettre un bĂ©mol ! Notamment au sentiment de fixation, dâopĂ©rations ciblĂ©es.
La derniĂšre publication dâune liste des personnalitĂ©s proches de lâancien rĂ©gime, Ă leur tĂȘte, le PrĂ©sident dĂ©chu, qui seront poursuivies pour des faits de dĂ©tournements, de blanchiment dâargent, faux en Ă©criture publique, et je ne sais quoi encore, est un autre vain jeu.
Lâobjet est incompatible avec la prĂ©sence dans cette liste de personnes dĂ©cĂ©dĂ©es. Au regard de la loi, et cela est trop Ă©lĂ©mentaire pour les professionnels du droit, de savoir que lâaction publique sâĂ©teint quand la personne poursuivie meurt.
Les explications de clarification faites par le Ministre de la justice, nâont pas permis de lever le voile ce qui parait indigeste.
Selon le ministre, câest une action au civil contre les personnes citĂ©es en lien avec la situation de leurs comptes gelĂ©s.
MalgrĂ© cette sortie, il demeure encore des contradictions. Encore une fois, lâobjet de son injonction est en dĂ©phasage avec la liste qui comporte des noms des personnes dĂ©cĂ©dĂ©es.
Cette pĂ©dagogie Ă laquelle le Ministre sâest essayĂ©e, a eu lieu, ce jeudi 03 Novembre, dans lâĂ©mission ââOn refait le monde, sur DjomaMedia. Le MĂ©dia dans le viseur du rĂ©gime en place. MenacĂ© de fermeture ou de nationalisation.
A dĂ©faut dây arriver, son patron fait les frais de la haine de lâautre et du rĂšglement de compte. Son dossier est dĂ©poussiĂ©rĂ© en vue de trouver la petite bĂȘte qui doit justifier sa mise sous mandat de dĂ©pĂŽt, qui parait comme lâobjectif, ce en violation, des orientations conseillĂ©es Ă tous les niveaux de lâenquĂȘte.
La bĂȘtise quand elle nous tient. La CRIEF dont il sâagit continue son buzz mal sain. MĂȘme le Garde des sceaux en a marre, lui qui promet de changer sa loi fondatrice et Ă cette occasion, y procĂ©der Ă un chambardement nĂ©cessaire qui devrait redorer son blason, si cela est encore possible.
Des professionnels de droit enseignent que la justice extrĂȘme est extrĂȘme injustice.
Les mĂȘmes professionnels rappellent Ă ceux qui subissent cela que le sentiment dâinjustice ne suffit pas pour vaincre lâinjustice.
EspĂ©rons quâon nâen arrive pas lĂ !
Mognouma