Chers confrères administrateurs des sites d’information membres de notre grande association, REMIGUI (Réseau des médias sur internet en Guinée),
Chers confrères des autres associations de presse,
A l’occasion du nouvel an, 2023, je voudrais formuler pour vous et pour vos entreprises de presse respectives, mes vœux d’une année de santé, de progrès et plus de liberté.
Au cours de l’année 2022, notre association, le Réseau des médias sur internet en Guinée (REMIGUI), a été de tous les combats : de la rédaction du Code de bonne conduite des journalistes avec la Haute Autorité de la Communication (HAC) aux discussions pour la relance des négociations sur l’adoption d’une convention collective sous l’impulsion du ministère de l’Information et de la Communication en passant par les travaux de partage de la subvention accordée par l’Etat aux entreprises de presse.
L’une des nombreuses illustrations de notre résistance aux tentatives de musèlement de la presse en ligne a été notre rôle central dans les pourparlers ayant permis de trouver une issue heureuse quand un de nos membres a été convoqué dans un camp militaire pour avoir écrit un article sur une supposée disparition d’un camion de Tramadol.
Nous voudrions d’ailleurs saisir cette occasion pour rendre un vibrant hommage aux associations sœurs (AGUIPEL, URTELGUI, AGEPI, UPLG, SPPG) et à la Haute Autorité de la Communication (HAC) qui, avec leur prompte et massive mobilisation à nos côtés, ont aidé à éviter à cette affaire une issue sans précédent.
Chers confrères,
Personne ne peut ignorer le fait que le président de la transition, le Colonel Mamadi Doumbouya, a fait montre d’une certaine attention vis-à-vis de notre corporation au cours de l’année dernière. En plus de la nomination d’au moins une vingtaine de nos confrères journalistes à des postes de responsabilité, il a accordé une maison de la presse à la corporation et réhaussé le montant de la subvention accordée annuellement aux entreprises de presse. Mais nous devons garder à l’esprit de façon constante et décisive que cette marque d’ouverture ne doit aucunement nous faire dévier de notre trajectoire.
Comment l’opinion publique nous percevrait-elle si l’exercice de notre métier devait être plus motivé par une course aux privilèges corporatistes ou personnels de la part des autorités en reléguant au second plan notre rôle sacré d’information et de dénonciation ? Alors que la crise politique entre les autorités de la transition et leurs principaux adversaires ne fait que s’aggraver et que dans leurs différents discours de vœux de nouvel an, chacun peut facilement déceler une prédisposition de chacune des parties à aller à l’affront, notre défi en 2023 est grand. Le peuple attendra de nous plus de responsabilité, plus de capacité à aller chercher la bonne information et avoir le courage de la donner dans le respect de l’éthique et de la déontologie.
Chers confrères,
La transition est une occasion pour changer beaucoup de choses. Celle de 2010 avec le CNDD nous avait permis d’avoir la loi sur la liberté de la presse (L002) et la loi portant organisation et fonctionnement de la Haute Autorité de la Communication (HAC). Si ces deux nous ont servi de base légale de résistance durant la dernière décennie face aux nombreuses agressions de la liberté de la presse, leur adaptation au nouveau paysage médiatique et aux enjeux actuels de l’exercice du métier, rendent urgente une mobilisation de la corporation pour que ces deux textes soient révisés pour nous et avec nous.
Malgré l’adoption d’une loi sur l’accès à l’information publique, nous éprouvons beaucoup de difficultés à accéder à certaines informations notamment en ce qui concerne la couverture médiatique des activités du président de la transition. Les atteintes à la liberté de la presse notamment les agressions de journalistes reviennent, hélas, au galop. Le respect de l’éthique et de la déontologie, la connaissance des lois qui encadrent notre métier, la formation des employer et la confraternité restent des armes à notre portée.
Chers confrères,
C’est le moment pour moi de rendre hommage à nos devanciers notamment Boubacar Azoka Bah, Directeur National adjoint de la Communication et des relations avec les médias privés et Mamadou Hassimiou Souaré, directeur général adjoint de l’AGUIPE, tous anciens responsables de notre association qui ont démissionné pour incompatibilité.
Notre pensée à tous nos confrères alités et à ceux qui ne sont plus de ce monde.
Vive le REMIGUI
Vive la liberté de la presse en 2023