Le dialogue, les facilitatrices et les religieux (Par Bella Kamano)

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En dĂ©pit des prĂ©alables qui ralentissent parfois le processus, il faut tout de mĂȘme se fĂ©liciter de son allure actuelle, qui augure de l’espoir de voir un jour les positions se ramollir favorablement.

Si la tenue d’un dialogue est un combat, son issue est une bataille dont la victoire dĂ©pend de la volontĂ© des parties en dialogue. Mais surtout, de l’efficacitĂ© de la stratĂ©gie mise en Ɠuvre par la mĂ©diation. Ce qui exige encore plus d’efforts, de patience et de stratĂ©gie pour accommoder les positions. Surtout que le dialogue invite les parties en mĂ©sentente Ă  cĂ©der partiellement Ă  ce qu’on croyait avoir comme acquis.

L’implication des religieux dans le rapprochement entre les autoritĂ©s de la transition et les forces vives, ne doit pas ĂȘtre perçue comme un fait hasardeux, Ă  fortiori comme un acte isolĂ©. Si les efforts des religieux sont Ă  saluer, ils faut rappeler qu’ils ont Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ©s par d’autres efforts qui ont remblayĂ© le terrain. D’oĂč, il convient reconnaĂźtre que les efforts des trois facilitatrices officiellement nommĂ©es Ă  cet effet, ont permis de faire un travail sous-marin et d’orientation pour les religieux.

Sinon, depuis leur nomination, les trois facilitatrices vivent pour le rassemblement sans distinction, respirent pour l’entente entre guinĂ©ens, se lĂšvent et se couchent avec un seul souci majeur: comment faire rĂ©concilier les positions des fils d’une mĂȘme nation ? Et pour se convaincre de cela, il suffit de les cĂŽtoyer, ne serait-ce que le temps d’un clignotement.

Hadja Aïcha Bah, Joséphine Guilao Leno et Makalé Traoré, toutes anciennes ministres, par conséquent, ayant déjà connu la vie de privilégiées et les délices qui en découlent.
Leur choix n’a d’explication que le couronnement de leur engagement individuel, enrobĂ© dans un esprit patriotique.

Les deux premiĂšres, malgrĂ© qu’elles soient au-delĂ  des quatre vingt ans, ont simplement jurĂ© de consacrer leur existence jusqu’au dernier souffle Ă  la GuinĂ©e. Ce n’est pas le poids de leur Ăąge qui a pu le contredire, encore moins les offenses Ă  peine voilĂ©es qui en arriveront Ă  bout. Quid de leur porte parole attitrĂ©e, MakalĂ© TraorĂ©?

Son humilitĂ© , sa culture gĂ©nĂ©rale qui laisse entrevoir son immense savoir, savoir-faire coĂ»tant les yeux Ă  l’internationale, et son expĂ©rience Ă  tout vent auraient pu, si elle Ă©tait intĂ©ressĂ©e par un quelque poste au gouvernement ĂȘtre le visa gratuit pour y rentrer sans interview. Cette femme de rĂ©seau a volontairement renoncĂ© Ă  briguer la prĂ©sidence de la rĂ©publique pour sauver sa patrie sans condition aucune. Et comme elle aime Ă  le ressasser, la GuinĂ©e est au-dessus de tous et de toutes.

Pour les trois facilitatrices qui prĂ©fĂšrent agir dans l’ombre, il n y’a pas Ă  jouir d’un succĂšs ou Ă  brandir un trophĂ©e en se sacrifiant pour sa patrie. Les religieux Ă©galement n’y songent mĂȘme pas. Il y’a pas de crainte que, toute issue favorable du dialogue inter-guinĂ©en, constitue un pas de gĂ©ant pour aller dans le sens impatiemment attendu par les guinĂ©ens de tout bord.

Bella Kamano

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